« TEST D"IMAGES DE PROFESSIONS ». Le BBT (Berufsbildertest),,
A Notes introductives sur le BBT
Le BBT (Berufsbildertest), littéralement : « Test d'images de
professions », est un test d'orientation professionnelle qui renseigne non sur les
aptitudes mais sur les goûts du sujet au sens où ses goûts professionnels sont censés
être sous-tendus, consciemment ou inconsciemment, par ses tendances pulsionnelles
dominantes. Les facteurs pulsionnels retenus par Martin ACHTNICH, le créateur du test
(1918-1996), sont exactement les mêmes que ceux que Szondi a choisis
pour construite son schéma pulsionnel à huit facteurs.
On trouvera plus loin les extraits d'une conférence que Martin
Achtnich a donnée à Louvain la-Neuve le 3 juin 1988.
Pour les raisons qu'il énonce dans sa conférence, Martin ACHTNICH a
rebaptisé les facteurs szondiens de manière à leur donner une signification plus
accessible aux oreilles de l'entendement commun. Il est évident que le psychologue risque
de passer pour un cuistre s'il parle de tendances épileptoïdes ou paroxysmales. Il est
plus utile de parler de sociabilité, de besoin d'aider, de secourir, d'intérêt pour les
problèmes sociaux etc. que de parler un jargon qui n'a de sens que pour et entre les
spécialistes du test et des théories qui le fondent. Voici la liste complète de ces
facteurs :
Facteur pulsionnel Facteur pulsionnel selon Signification principale
selon Szondi Achtnich
h W weiblich = féminin douceur, « tendreté »
weich = tendre
s K Kraft = force dureté
e S sozial = social « socialité »
SH Hilf = aide secourabilité
SE Energie énergie vigueur ( psychique)
hy Z Zeigen montrer monstration, mise en valeur
k V Verstand = intelligence rationalité
p G Geist = esprit intuition
d M material = « matérial » possession matérielle
analité au sens large
M 0 oral = oral oralité au sens large
ON Nahrung = nourriture gourmandise
OR Reden = parler, discourir loquacité
1,3
La signification des huit facteurs est discutée en détail ( pages 93 à 174 ) dans le
livre de Martin ACHTNICH, « Le BBT, test de photos de professions » paru en 1986 chez
Editest ( 16 rue de Chambéry, 1040 Bruxelles) où on peut se le procurer ainsi que le
matériel du test.
En voici un bref résumé extrait d'un article de Martin ACHTNICH (« Revue de
Psychologie
Appliquée », 1988, vol 38, n' 4, pp 295-324).
_( page 297)
LES HUIT BESOINS DE TOUT ETRE HUMAIN.
W
Tendresse
Besoin de tendresse, d'attention corporelle, de douceur, de chaleur. Besoin de tâter
et de toucher. Le souhait d'accueillir et de donner : la disposition à s'abandonner et à
accueillir.
Nous avons nommé ce besoin féminité, « tendreté » ( Weichheit) sachant bien que
ce besoin existe aussi chez chaque sujet masculin et doit même exister chez celui-ci.
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K
Force physique
Besoin d'utiliser sa propre force physique et de l'éprouver. Plaisir à triompher
d'une résistance avec une certaine dureté, une volonté de s'imposer et une puissance de
frappe. L'expérience d'une activité physique éveille une sensation physique agréable
et augmente la confiance en soi. Se rendre maître des obstacles augmente la confiance en
soi. Venir à bout d'un obstacle fait naître un sentiment de confirmation de soi, de
triomphe.
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S
Sh
Sens social, avec deux tendances :
Disposition à aider, besoin de faire le bien, besoin de participation
psychique avec le prochain, avec autrui, avec les animaux et les plantes. L'intérêt se
porte sur la croissance, l'évolution et l'épanouissement de tout ce qui est vivant.
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Se
Energie, énergie interne psychique et intérêt pour l'énergie
extérieure dans l'univers. En tant qu'énergie interne, c'est le courage, l'impulsion à
l'action et le besoin de mouvement. Besoin de changement de lieu et de variété,
d'activité affairée, besoin d'indépendance, besoin de liberté et volonté de se
défendre contre la limitation et la mise sous tutelle, pouvant entraîner des explosions
de fureur et de colère. Les tensions, les conflits, la surprise, l'aventure et le risque
sont recherchés.
L'intérêt pour l'énergie externe se manifeste dans l'orientation vers tout ce qui
bouge, tout ce qui se trouve dans un déroulement mouvementé, tout ce qui a trait à la
dynamique. Il peut s'agir de mouvements de moteurs, de modifications de la nature ou de
développements économiques ou politiques. C'est le besoin de mettre en route de tels
déroulements et de se battre contre tout ce qui peut être persistant et stable.
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Z
Besoin de montrer : montrer et voir, regarder ;
montrer :
L'homme peut se montrer ou montrer son uvre et, par là, être accepté, reconnu et
confirme par d'autres humains. Tout ce qui peut être admiré n'importe où et tout ce qui
peut étonner, tout ce qui peut être vu, entendu ou fait, peut être proposé à cette
fin.
Ce besoin de montrer s'extériorise dans la pulsion de représentation. L'homme peut se
donner une expression. Lorsqu'il ne peut se montrer ou montrer son uvre, il peut
cependant montrer les uvres d'autrui et les présenter ou les exposer.
Voir, regarder
Qu'y a-t-il donc que l'homme n'aimerait pas voir : théâtre, expositions,
démonstrations, télévision
On aime voir de jolies choses, on a le goÙt du beau, un
besoin esthétique et on réagit contre ce qui n'est pas beau.
Le besoin de montrer et le goût pour la beauté jouent également un rôle essentiel
dans la relation entre les sexes, entre partenaires.
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V
Intelligence, raison.
L'homme a besoin de comprendre le monde, besoin d'une clarté intellectuelle ; il a
besoin de connaître. Le processus intellectuel :
à commence avec une perception exacte des choses ; à détermine les choses, leur
donne un nom et construit les concepts ii compte, mesure, met à l'épreuve, juge, évalue
les choses fi les range, construit des catégories, des classes ; il les introduit dans
des rapports logiques et en induit des règles à arrive à l'abstraction, à la
conclusion.
Ce besoin est à la base de la volonté de connaître et d'apprendre. Il est une
condition nécessaire à notre orientation dans le monde. Il est indispensable pour toute
formation professionnelle. Lorsque l'intelligence manque, il sera très difficile
d'arriver à une réalisation. Il est cependant évident que pour certaines professions le
facteur V sera essentiel, aura plus de signification que pour d'autres.
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G
Esprit
Le besoin d'exercer une activité spirituelle et créative. C'est dans
l'esprit que l'on trouve la créativité, le principe créateur. L'esprit s'occupe de ce
qui n'est pas - ou n'est pas encore -réel ; de ce qui est inconnu, inconscient, futur,
secret, de ce qui est à rechercher, des idées. Les fonctions spirituelles sont :
l'intuition, le pressentiment, la foi, la fantaisie créatrice, l'inspiration, l'idée.
L'homme d'esprit est quelqu'un qui cherche le sens, les rapports, la sagesse et la
vérité cachée la plus profonde. L'esprit dépasse les frontières de la réalité, va
dans l'espace, « flotte » pour ainsi dire, échappe à la pesanteur, au temps, est
éternel.
raison limite, délimite, réalise, concrétise. La raison devient stérile sans
l'esprit, mais, sans la raison, l'esprit reste dans un « espace imaginaire ».
L'homme d'esprit « entend » parfois une voix intérieure supérieure, se sent alors
contraint de suivre cette voix, cette mission, et d'y croire.
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M
Matière
Matière, substance : le concret, le palpable, le saisissable. L'homme a besoin de
saisir les choses, de les retenir et d'expérimenter ainsi le monde extérieur.
Ce besoin trouve sa première expression dans l'analité et reste marqué par celle-ci.
Les fèces sont pour l'homme la première substance, en même temps que sa production.
C'est à travers les fèces que l'enfant éprouve des rapports qui seront fondamentaux
pour son développement futur et qui peuvent être gravement compromis par une éducation
rigide à la propreté.
Ces rapports sont :
fi Produire une « uvre », une réalisation, « faire ». Productivité - ou fierté
de ne « pas vouloir faire ».
à Les feces sont repoussées ou retenues. Ce rapport d'échange se définit plus tard
comme vouloir avoir et pouvoir donner, comme posséder ou perdre. La tendance à la
possession et à la collection.
à Les fèces peuvent être palpées : il se développe une sensibilité pour le
matériel, le naturel en un sens plus large, c'est le rapport à la terre, au terrestre,
au sol et au terroir. Etre accroché au terroir, dans le sens anglais «
grounded ».
ii Les fèces sont désignées comme « sales » et seront donc « éliminées ». Se
développent le rapport avec la saleté et l'ordure d'une part, et le besoin de propreté
et de pureté d'autre part. L'hygiène et, plus tard, toutes les activités de
déblaiement (par exemple enlever les immondices) trouvent ici leur source.
ii Se développe ainsi l'expérience de « ce qui part et qui n'est plus là », donc
de l'éphémère. Dans certaines circonstances, on pleure le passé, et on souhaite le
retenir en pensée. Ainsi se développent l'intérêt et le goût pour le passé, les
choses anciennes et la possibilité de les retenir, de les restaurer.
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0
ON l'alimentation.
Oralité, Tout ce qui a trait à la bouche.
Besoin de nourrir et intérêt pour tout ce qui est en rapport avec
Or Besoin de parler. Le besoin de discourir, de parler, de communiquer a une
signification centrale pour notre capacité de relation et de contact avec autrui.
LA SIGNIFICATION DES BESOINS.
Nous pensons que ces huit besoins englobent l'essentiel de l'être
humain et que tout homme cherche à satisfaire tous ces besoins. Ils peuvent être
satisfaits dans plusieurs domaines. Un de ces domaines est l'activité professionnelle.
D'autres domaines sont l'amour et l'amitié, le jeu et les loisirs et, selon SZONDI,
également le cheminement dans la maladie et la mort.
Ces besoins peuvent être respectivement de forces différentes, et
êtrefavorisés ou au contraire réprimés (de façon plus ou moins forte) par des
influences de l'environnement et de l'éducation. Il est également possible qu'au cours
du développement et de l'épanouissement personnel, certains de ces besoins viennent
davantage à l'avant-plan alors qu'ils étaient latents précédemment.
Il n'y a pas que la force du besoin qui peut varier mais aussi sa
qualité. Celle-ci peut se modifier:
1. par la liaison, le nouage, le couplage avec d'autres besoins
2. par un développement perturbé qui peut provoquer une
prolifération anormale ou une déformation.
A titre indicatif, le tableau 1 donne une vue d'ensemble sur le champ
de tensions entre réaction saine, réaction faible et déformation.
(Fin ce citation )
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Le tableau 2 évoque les différents niveaux ( activité, objet, but, moyen, lieu et
ambiance
. auxquels s'expriment chacune des tendances fondamentales .
Il est exceptionnel qu'une profession n'exprime ou ne satisfasse qu'une
seule tendance pulsionnelle. Un musicien , violoniste ( photo 6) ou compositeur ( photo
68), par exemple, est essentiellement motivé, « poussé » (getrieben) par le facteur G
ou G' mais aussi secondairement par le facteur w parce que l'attrait pour la musique est
conditionné par des aspirations essentiellement spirituelles, spécifiquement humaines,
mais également, dans une moindre mesure, par la féminité : « La musique adoucit les
moeurs ! ».
Dans le cas du violoniste, G ( majuscule) est le facteur primaire, w
(écrit en minuscule) est le facteur secondaire.
Parfois, facteurs primaire et secondaire coïncident comme c'est le cas
chez les mannequins dont on ne contestera pas qu'ils sont Zz. Dans ces cas, on parle d'unitendances.
C'est un élément important de l'interprétation. Les unitendances font presque
toujours partie des tendances préférentielles ( principales) auxquelles elles ajoutent
un poids supplémentaire.
Il existe deux versions du test, une pour les hommes et une pour les femmes.
Chaque série comprend 96 photos.
Les photos ont été composées de telle façon qu'elles combinent
chacune un facteur principal avec un facteur secondaire. Comme il y a 8 facteurs, la
logique voudrait qu'on ait 8x8= 64 photos.
L'auteur a cru bon d'en ajouter 32 autres, c'est que les professions
actuelles font intervenir une spécialisation toujours plus poussée ( prépondérance du
facteur V). C'est pourquoi les professions qui exigent un apprentissage plus poussé, et
qui font intervenir les facteurs que Szondi a nommés « de censure » - soit eS, hyZ, kV
et pG- sont représentées deux fois, le signe « ' » ( prime) indiquant qu'il s'agit
d'une profession nécessitant un long apprentissage.
Par conséquent, lorsque les choix positifs concernent plus
particulièrement S', Z', V' et G', on peut être sûr qu'on a affaire à un sujet aux
aspirations élevées. La question se pose alors de savoir si ses compétences et
aptitudes sont à la hauteur de ses ambitions.
La consigne du test est très simple. On demande au sujet de choisir,
le plus rapidement possible, sans trop réfléchir et sans poser de questions à
l'examinateur, les photos qui lui plaisent (+), celles qu'il rejette (-) et celles qui lui
sont indifférentes ( non cotées).
On voit que fondamentalement la consigne est proche de celle qu'on
applique pour le test de Szondi : « J'aime ou je n'aime pas ».
Mais il n'y a pas la même contrainte qu'au test de Szondi puisqu'on
laisse au sujet la possibilité de ne pas choisir. C'est une des raisons pour laquelle
l'interprétation du BBT est beaucoup plus simple que celle du Szondi. Cette
interprétation repose tout entière sur le postulat suivant :
si le choix professionnel du sujet n'est pas en accord avec les trois
tendances positives majoritairement dominantes. il n'est pas possible qu'il trouve son
épanouissement dans ladite profession.
Le facteur qui arrive en tête est appelé le « facteur principal »,
les deux suivants : « facteurs accesssoires ».
Pour que le choix professionnel soit « heureux », il faut qu'il
corresponde aux combinaisons 12, 1-3, ou 2-3. On parle alors de « couplages factoriels
» et de « couplages factoriels réciproques » lorsque , par exemple, un sujet
choisit positivement les photos Gz ( artiste, photo 30) et Zg ( Conseiller en publicité,
photo 44). Quand il y a couplage réciproque et pour autant qu'il s'agisse de facteurs
principaux - ce qui est toujours le cas - il faut absolument en tenir compte et
considérer que dans ce cas, pour ainsi dire, Z=G.
IL faut également tenir compte des facteurs secondaires positifs, tout
particulièrement lorsqu' il y a « réversion ». On parle de réversion lorsqu'un
facteur primaire rejeté, c'est-à-dire choisi négativement, apparaît en tête des
facteurs secondaires, par exemle si on a un G faible et un g fort. Dans un tel cas, il y a
de fortes chances pour que le sujet aspire à une activité qui, de manière indirecte
viendra satisfaire le besoin G.
Pour de plus amples détails, il y a lieu de consulter le livre d'Achtnich mentionné
plus haut.
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