RÉSUME: XV Colloquium of the SIS, 15 – 17 July 1999

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JEAN MELON (BELGIQUE)

Fondements Métapsychologiques Du Schéma Pulsionnel Szondien

En 1969, dans sa communication au Congrès de Louvain, SCHOTTE a rappelé que : « l’œuvre de SZONDI se situait au même moment – structural, et sans doute précisément ce moment auquel peut revenir par excellence la qualification de structural – que celle de Jacques LACAN ». Quelques années plus tôt, SCHOTTE avait produit sa « Notice pour introduire le problème structural de la Schicksalsanalyse », texte-manifeste qui faisait apparaître lumineusement le caractère authentiquement structural du Triebsystem. SZONDI, dès le départ de son œuvre, avait proclamé sa volonté de dévoiler la structure cachée de l’ensemble de la vie pulsionnelle. En découvrant le « Triebsystem » il avait la conviction d’avoir atteint son but. Si SCHOTTE et nous tous à sa suite n’avions pas la même conviction, nous n’aurions pas de raison d’être à nouveau rassemblés ici, avec le seul souci anthropologique d’un plus de savoir et de vérité sur la nature de l’être-homme.

Toutefois SZONDI n’a jamais réussi à justifier en théorie ni en pratique le bien-fondé de son opinion à ce sujet.

En invoquant une probable mais indescriptible origine génique des pulsions, il s’est engagé dans une impasse puisqu’il est évident qu’une telle hypothèse est totalement invérifiable. FREUD avait pourtant insisté sur le fait que les pulsions n’étaient appréhensibles et donc connaissables que par l’intermédiaire de leurs représentants ( affects et représentations) soit les signifiants qui les déterminent. Mais FREUD lui-même ne s’est jamais risqué à faire un inventaire des pulsions ni moins encore à agencer celles-ci en un quelconque système si on excepte les deux théories, radicales mais imprécises , du dualisme pulsionnel (Ichtriebe/ Sexualtriebe ( 1911) et plus tard Eros/Thanatos (1920). Ce que l’Ego Psychology nomme le point de vue structural en psychanalyse, c’est à dire la deuxième topique- « Id, Ego, Superego »- n’a de structural que le nom.

Puisque SCHOTTE évoquait en 1969 la notion de moment structural, c’en fut un, précisément, lorsque l’année même où il publiait sa « Notice », en 1964, Jean LAPLANCHE et Jean Bertrand PONTALIS faisaient paraître dans les « Temps Modernes » leur article : « Fantasmes originaires, fantasme des origines, origine du fantasme ». C’est dans cet article que se dévoile pour la première fois ce qui dans l’œuvre monumental de FREUD a les qualités véritables d’une structure, soit les « Urphantasien » qui, dans leur articulation réciproque, s’avèrent être jusque dans la praxis, les éléments premiers, « originaires », irréductibles, constitutifs d’un authentique système, celui qui régule le plus profond de la vie animique ( das Seelische) : l’inconscient. Le seul passage dans tout l’œuvre de FREUD où la question des « Fantasmes originaires » est seulement effleurée, est le paragraphe conclusif de l’article sur l’Homme aux Loups. Il est significatif que cette percée décisive de la pensée de FREUD n’ait jamais été exploitée par lui dans la suite de son œuvre, signe de sa probité intellectuelle pour les uns, d’une excessive prudence épistémologique pour les autres.

L’importance de ce texte mérite que nous le citions en entier (extrait des « Œuvres complètes », tome 13) :

Voilà que j'en ai terminé avec ce que je voulais communiquer au sujet de ce cas de maladie. Des nombreux problèmes qu'il soulève, il n'y en a plus que deux qui me semblent dignes d'être particulièrement mis en évidence. Le premier concerne les schèmes congénitaux phylogénétiques, qui, comme des « catégories » philosophiques, assurent le classement des impressions de la vie. Je voudrais soutenir la conception qu'il s'agit de précipités de l'histoire culturelle des hommes. Le complexe d'Oedipe, qui englobe la relation de l'enfant aux parents, en fait partie, plus encore il est l'exemple le mieux connu de cette espèce. Là où les expériences vécues ne se plient pas au schème héréditaire, on en vient à un remaniement de cellesci dans la fantaisie, dont il serait assurément profitable de suivre l’œuvre en détail. Ce sont précisément ces cas qui sont propres à nous prouver l'existence autonome du schème. Nous pouvons souvent remarquer que le schème remporte la victoire sur l'expérience de vie individuelle, ainsi lorsque, dans notre cas, le père devient le castrateur et menaçant de la sexualité enfantine, malgré un complexe d'Oedipe par ailleurs inversé. Un autre effet se rencontre quand la nourrice prend la place de la mère ou est fusionnée avec elle. Les contradictions apportées au schème par l'expérience de vie semblent fournir ample matière aux conflits infantiles. Le second problème n'est pas très éloigné de celuici, mais il est incomparablement plus significatif. Si l'on prend en considération le comportement de l'enfant de quatre ans à l'égard de la scène originaire réactivée ( je me permets de faire abstraction du fait que ce comportement n'a pu être mis en mots que deux décennies plus tard, car tous les effets que nous faisons découler de la scène se sont évidemment manifestés dans l'enfance déjà, et longtemps avant l'analyse, sous forme de symptômes, contraintes, etc. A cet égard il est indifférent de lui conférer la valeur de scène originaire ou de fantaisie originaire), si même on ne fait que penser aux réactions considérablement plus simples de l'enfant de 1 an 1/2 en train de vivre cette scène, on peut difficilement écarter la conception selon laquelle une sorte de savoir difficilement déterminable, quelque chose comme une préparation à la compréhension, exerce ici chez l'enfant une action concomitante (Il me faut de nouveau souligner que ces réflexions seraient oiseuses si rêve et névrose n'appartenaient pas euxmêmes à la période d'enfance ). En quoi ceci peut bien consister, c'est ce qui échappe à toute représentation; nous ne disposons que de la seule analogie, excellente, avec le vaste savoir instinctuel des animaux.

S'il existait aussi chez l'homme un tel fonds instinctuel, il n'y aurait pas à s'étonner qu'il concernât tout particulièrement les processus de la vie sexuelle, bien qu'il ne puisse nullement être limité à eux. Cet instinctuel serait le noyau de l'inconscient, une activité d'esprit primitive qui ultérieurement est détrônée et recouverte par la raison humaine qu'il s'agit d'acquérir, mais qui si souvent, peutêtre chez tous, conserve la force de faire descendre jusqu'à elle des processus animiques supérieurs. Le refoulement serait le retour à ce stade instinctuel, et l'homme paierait ainsi avec son aptitude à la névrose sa grande néoacquisition et témoignerait, par le fait que les névroses sont possibles, de l'existence du stade préliminaire antérieur de type instinctuel. Mais la significativité des traumas de l'enfance précoces résiderait en ce q'ils fournissent à cet inconscient une matière qui par le développement qui va suivre le protège de la consomption. Je sais que de semblables pensées, qui mettent l'accent, dans la vie d'âme, sur le facteur héréditaire acquis par phylogenèse, ont été émises de divers côtés, j'estime même qu'on n'a été que trop enclin à leur accorder une place dans l'évaluation psychanalytique. Elles ne n'apparaissent adrnissibles que si la psychanalyse, en respectant la séquence d'instances correcte, débouche enfin sur les traces de l'hérité après être passée par toutes les strates de l'acquis individuel

Et voici le texte allemand correspondant :

Ich habe nun zu Ende gebracht, was ich über diesen Krankheitsfall mitteilen wollte. Nur noch zwei der zahIreichen Probleme, die er anregt, scheinen mir einer besonderen Hervorhebung würdig. Das erste betrifft die phylogenetisch mitgebrachten Schemata, die wie philosophische « Kategorien » die Unterbringung der Lebenseindrücke besorgen. Ich möchte die Auffassung vertreten, sie seien Niederschläge der menschlichen Kulturgeschichte. Der Ödipuskomplex, der die Beziehung des Kindes zu den Eltern umfasst, gehört zu ihnen, ist vielmehr das bestgekannte Beispiel dieser Art. Wo die Erlebnisse sich dem hereditären Schema nicht fügen, kommt es zu einer Umarbeitung derselben in der Phantasie, deren Werk im einzelnen zu verfolgen, gewiss nutzbringend wäre. Gerade diese Fälle sind geeignet, uns die selbständige Existenz des Schemas zu erweisen. Wir können oft bemerken, dass das Schema über das individuelle Erleben siegt, so wenn in unserem Falle der Vater zum Kastrator und Bedroher der kindlichen Sexualität wird trotz eines sonst umgekehrten Ödipuskomplexes. Eine andere Wirkung ist es, wenn die Amme an die Stelle der Mutter tritt oder mit ihr verschmolzen wird. Die Widersprüche des Erlebens gegen das Schema scheinen den infantilen Konflikten reichlichen Stoff zuzuführen.

Das zweite Problem liegt von diesem nicht fern ab, es ist aber ungleich bedeutsamer. Wenn man das Verhalten des vierjährigen Kindes gegen die reaktivierte Urszene in Betracht zieht ( Ich darf davon absehen, dass dies Verhalten erst zwei Dezennien später in Worte gefasst werden konnte, denn alle Wirkungen, die wir von der Szene ableiten, haben sich ja in Forrn von Symptomen, Zwängen usw. bereits in der Kindheit und lange vor der Analyse geäussert. Dabei ist es gleichgültig, ob man sie als Urszene oder als Urphantasie gelten lassen will) , ja wenn man nur an die weit einfacheren Reaktionen des 1 _ jährigen Kindes beim Erleben dieser Szene denkt, kann man die Auffassung schwer von sich weisen, dass eine Art von schwer bestimmbarem Wissen, etwas wie eine Vorbereitung zum Verständnis, beim Kinde dabei mitwirkt ( Von neuem muss ich betonen, dass dieoe Überlegungen müssig wären, wenn Traum und Neurose nicht der Kindheitszeit selbst angehörten). Worin dies bestehen mag, entzieht sich jeder Vorstellung; wir haben nur die eine ausgezeichnete Analogie mit dem weitgehenden instinktiven Wissen der Tiere zur Verfügung.

Gäbe es einen solchen instinktiven Besitz auch beim Menschen, so wäre es nicht zu verwundern, wenn er die Vorgänge des Sexuallebens ganz besonders beträfe, wenngleich er auf sie keineswegs beschränkt sein kann. Dieses Instinktive wäre der Kern des UnbewuBten, eine primitive Geistestätigkeit, die später durch die zu erwerbende Menschheitsvernunft entthront und überlagert wird, aber so, oft, vielleicht bei allen, die Kraft behält, höhere seelische Vorgänge zu sich herabzuziehen. Die Verdrängung wäre die Rückkehr zu dieser instinktiven Stufe, und der Mensch würde so mit seiner Fähigkeit zur Neurose seine grosse Neuerwerbung bezahlen und durch die Möglichkeit der Neurosen die Existenz der früheren instinktartigen Vorstufe bezeugen. Die Bedeutung der frühen Kindheitstraumen läge aber darin, dass sie diesem Unbewussten einen Stoff zuführen, der es gegen die Aufzehrung durch die nachfolgende Entwicklung schützt.

Ich weiss, dass ähnliche Gedanken, die das hereditäre, phylogenetisch erworbene Moment im Seelenleben betonen, von verschiedenen Seiten ausgesprochen worden sind, ja ich meine, dass man allzu bereit war, ihnen einen Platz in der psychoanalytischen Würdigung einzuräumen. Sie erscheinen mir erst zulässig, wenn die Psychoanalyse in Einhaltung des korrekten Instanzenzuges auf die Spuren des Ererbten gerät, nachdem sie durch die Schichtung des individuell Erworbenen hindurchgedrungen ist.

[Zusatz 1923] Ich stelle hier nochmals die Chronologie der in dieser Geschichte erwähnten Begebenheiten zusammen:

Geboren am Weilmachtstag.

1 1/2 Jahre: Malaria. Beobachtung des Koitus der Eltern oder jenes Beisammenseins derselben, in des er später die Koituspliantasie eintrug.

Kurz vor 2 ? Jahren: Szene mit Gruscha.

2 1/2 Jahre: Deckerinnerung an Abreise der Eltern mit Schwester. Sie zeigt ihn allein mit der Nanja und verleugnet so Gruscha und Schwester.

Vor 3 1/4 Jahren: Klage der Mutter vor dern Arzt.

3 1/2 Jahre: Beginn der Verführung durch die Schwester, bald darauf Kastrationsdrohung der Nanja

3 3/4 Jahre: Die englische Gouvernante, Beginn der Charakterveränderung.

4 Jabre: Wolfstraum, Entstehung der Phobie.

4 1/2 Jahre: Einfluss der biblischen Geschichte. Auftreten der Zwangssymptome.

Kurz vor 5 Jahren : Halluzination des Fingerverlustes.

5 Jahre: Verlassen des ersten Gutes.

Nach 6 Jahren: Besuch beim kranken Vater.

8 bis 10 Jahre: Letzte Ausbrüche der Zwangsneurose.

Certains se sont étonnés du fait que FREUD ait cru utile de refaire la chronologie de la névrose infantile du petit Serge dans la note de 1923, laquelle n’apporte aucun élément nouveau que nous ne connaissions déjà. Il est pourtant clair que cette note tend à accréditer une fois de plus l’opinion âprement défendue par FREUD tout au long de son article : les souvenirs d’enfance que la remémoration ressuscite dans la cure analytique sont directement en rapport avec des moments traumatiques qui, pouvons-nous ajouter sans risque de nous tromper, portent tous la marque des fantasmes originaires : scène primitive, séduction, castration et, dans un temps postérieur à l’angoisse de castration, fantasme du retour dans le ventre de la mère. Les fantasmes originaires sont des schèmes, selon le mot même de Freud, des organisateurs - au sens de René SPITZ – qui mettent en forme les pulsions, leur confèrent la qualité psychique, les intègrent à la vie d’âme (Seelenleben) et , sous l’influence des événements de la vie et des pesanteurs familiales et socio-culturelles en concurrence avec les dispositions démoniques, situent le sujet de l’inconscient dans l’une ou l’autre position pulsionnelle – le terme de position méritant d’être entendu ici dans le sens kleinien du terme – préfigurée dans chacun des fantasmes originaires. C’est pourquoi FREUD peut dire qu’ils fonctionnent à l’instar des « catégories philosophiques » , qu’ils constituent ce que les scolastiques nommaient des « universaux » et les phénoménologues des « existentiaux ». Le texte de FREUD invite à penser que les fantasmes originaires sont l'équivalent chez l'homme de l’instinct animal, ce qui permet de différencier radicalement les notions d’instinct et de pulsion. Enfin les fantasmes originaires constituent le « noyau de l’inconscient » et comme tels ils sont assimilables au refoulé primaire, produit du refoulement primaire qui le constitue et représente la condition sine qua non de la possibilité du refoulement proprement dit, secondaire, après-coup (nachträglich). En témoigne le psychotique chez qui le refoulement primaire n’a pas accompli son œuvre. D’où découle l’échec relatif du refoulement primaire, et conséquemment celui la tripartition topique, entraînant les troubles de la raison (Vernunft) en dépit d’une exacerbation de la Verstand ( intellection ) désormais vouée à l’apologie d’ intuitions parfois justes mais radicales, propres à l’être psychotique. La fréquentation des psychotiques révèle leur virulente intolérance à l’humaine imperfection, à notre inachèvement fondamental et à l’impossibilité d’y remédier convenablement.

Certes FREUD n’a jamais dit qu’il y avait quatre fantasmes originaires, pas plus qu’il n’a tenu à préciser la fonction spécifique de chacun d’eux. Paradoxalement, c’est à propos du fantasme de retour dans le ventre maternel – dont il doutait qu’il fût originaire – qu’il a été le plus explicite à travers l’interprétation magistrale qu’il en a donnée concernant le symptôme du voile chez l’Homme aux Loups.

La coiffe de la fortune est donc le voile qui le dissimulait au monde et lui dissimulait le monde. Sa plainte est à proprement parler l'accomplissement d'une fantaisie de souhait, elle le montre de nouveau retourné dans le ventre maternel, assurément la fantaisie de souhait de la fuite du monde. Elle est à traduire : je suis si malheureux dans la vie, il me faut réintégrer le giron maternel.

Mais que peutil bien signifier que ce voile symbolique, qui fut une fois réel, se déchire au moment de l'évacuation des selles après le clystère, que sa maladie s'écarte de lui à cette condition ? Le contexte nous permet de répondre : Quand le voile de naissance se déchire, il aperçoit le monde et il est de nouveau mis au monde. La selle, c'est l'enfant, tel qu'il est mis au monde une seconde fois pour une vie plus heureuse. Ce serait donc ici la fantaisie de renaissance, sur laquelle J un g a récemment attiré l'attention et à laquelle il a accordé une position si dominante dans la vie de souhait des névrosés.

Ce serait beau si c'était complet. Certains détails de la situation et le contexte, à prendre nécessairement en considération, de l'histoire spécifique de cette vie nous obligent à poursuivre l'interprétation. La condition de la renaissance est qu'un homme lui administre un clystère (cet homme, il ne l'a remplacé par luimême que plus tard, pressé par la nécessité). Cela ne peut vouloir dire que : il s'est identifié avec la mère, l'homme joue le rôle du père, le clystère répète l'acte d'accouplement, comme fruit duquel l'enfantexcrément lui, encore une fois est mis au monde. La fantaisie de renaissance est donc étroitement connectée à la condition de la satisfaction sexuelle par l'homme. La traduction donne donc maintenant : C'est seulement s'il peut se substituer à la femme, remplacer la mère, pour se laisser satisfaire par le père et lui mettre au monde un enfant, que la maladie sera écartée de lui. La fantaisie de renaissance n'était donc ici qu'une reproduction mutilée, censurée, de la fantaisie de souhait homosexuelle. Si nous y regardons de plus près, il nous faut à vrai dire remarquer qu’en mettant cette condition à sa guérison, le malade ne fait que répéter la situation de ce qui est appelé la scène originaire : il voulait alors se subroger à la mère; l’enfantexcrément, il l’a, comme nous l’avions admis longtemps auparavant, produit luimême dans cette scène; il est encore et toujours fixé, comme par un charme, à la scène qui fut décisive pour sa vie sexuelle, dont le retour, dans cette nuit du rêve, inaugure son état de maladie. Le voile qui se déchire est analogue aux yeux qu’on ouvre, aux fenêtres qui s’ouvrent. La scène originaire a été remodelée en condition de guérison.

Ce qui est présenté par la plainte et ce qui l’est par l’exception peut aisément se ramener à une unité qui révèle alors tout son sens. Il souhaite réintégrer le ventre maternel, non pour y être alors tout simplement remis au monde, mais pour y être rencontré par le père lors du coït, recevoir de lui la satisfaction, lui mettre un enfant au monde.

Avoir été mis au monde par le père, comme il l’avait initialement pensé, être satisfait sexuellement par lui, lui faire cadeau d’un enfant, cela au prix de sa masculinité et exprimé dans la langue de l’érotisme anal : avec ces souhaits se clôt le cercle de la fixation au père, par là l’homosexualité a trouvé sa plus haute et plus intime expression. Je pense que cet exemple jette également une lumière sur le sens et l’origine aussi bien de la fantaisie du ventre maternel que de celle de la renaissance. La première est issue fréquemment comme dans notre cas, de la liaison au père. On souhaite entrer dans le ventre de la mère pour se substituer à elle lors du coït, prendre sa place auprès du père. La fantaisie de renaissance est vraisemblablement à chaque fois une atténuation, en quelque sorte un euphémisme, pour la fantaisie du commerce incestueux avec la mère, un raccourci anagogique de celuici. On souhaite se remettre dans la situation où l’on se trouvait dans les organes génitaux de la mère, en quoi l’homme s’identifie avec son pénis, se fait vicarier par lui. C’est alors que les deux fantaisies se dévoilent comme des pendants qui, selon la position masculine ou féminine de l’intéressé, donnent expression au souhait de commerce sexuel avec le père ou avec la mère. La possibilité n’est pas à écarter que dans la plainte et la condition de guérison de notre patient soient réunies les deux fantaisies, également les deux souhaits d’inceste.

Lorsqu’il cite évasivement le complexe d’Œdipe comme faisant partie de la série des fantasmes originaires – « le mieux connu d’entre eux » -, FREUD rate l’occasion de situer l’Œdipe à sa juste place, comme étant le schème intégrateur des autres fantasmes originaires : l’Œdipe rassemble en lui la série complète des autres fantasmes originaires. L’enfant sort de la symbiose ( C ) en découvrant l’objet comme perdu, une première fois dans la scène de séduction ( S ), une seconde fois dans la scène primitive ( P ) et , in fine, quand il « sort de scène » sous l’effet du complexe de castration (Sch) qui , théoriquement du moins, met fin à l’Œdipe.

Dans son article de l’Encyclopaedia Universalis consacré à la névrose obsessionnelle, Octave MANNONI a bien vu les deux facettes du génie de FREUD, celui de l’interprète et celui du théoricien qui élabore des « constructions », les deux démarches n’étant pas opposées mais complémentaires, dans la théorie comme dans la pratique, comme FREUD l’a d’ailleurs lui-même souligné (« Construction dans l’analyse » -1937).

En 1912, Freud plaçait la différence qui sépare l'obsessionnel de l'hystérique, «non pas du côté des pulsions, mais dans le domaine de la psychologie». Cette expression peu claire signifie à coup sûr : dans l'élaboration par l'obsessionnel du retour du refoulé. Cette remarque a deux issues. Il faut étudier cette élaboration pour ellemême, mais aussi il faut montrer que la névrose obsessionnelle s'accorde bien avec la théorie pulsionnelle établie à l'occasion de l'hystérie. C'est dans l’ « Homme aux loups» («Extrait de l'histoire d'une névrose infantile», 1918) que sera faite cette démonstration. Pour articuler l'un à l'autre deux textes aussi différents, il faut brièvement rappeler une difficulté inhérente à l'ensemble de la doctrine. Celleci a comme deux versants. Sur le premier, celui de la Traumdeutung, l'accent est mis sur le désir, le langage y tient une place centrale, la visée est celle de l'interprétation. «L’Homme aux rats» est sur ce versant. L’autre est celui des Trois Essais, on y traite de la pulsion (Trieb) et des stades de développement; la visée est celle de la systématisation théorique. «L’Homme aux loups» illustre ce versant. Freud n'a indiqué où passe la ligne de partage que dans deux passages brefs et essentiels: le représentant (Repräsentanz) de la pulsion se transforme en désir en accédant au langage. Il y fait une discrète allusion vers la fin de « L’Homme aux loups» (voir la note supra : « ….ce comportement n’a pu être mis en mots que deux décennies plus tard… » ; MANNONI fait dire à FREUD ce qu’il ne dit pas, c’est à dire ce que LACAN aurait pu dire là-dessus).

Les nouvelles questions posées en 1918 sont importantes. Par exemple, la castration, dans son rapport à l'identification féminine, peut seule expliquer que la névrose obsessionnelle soit plus fréquente chez l'homme que chez la femme (les effets de l'identification à l'autre sexe, et donc de la castration, ne peuvent pas être les mêmes chez le garçon et chez la fille). À partir de ce point de vue s'ensuivront les avatars des pulsions, la régression au stade anal, le masochisme et le sadisme... Rien de tout cela n'est propre à la névrose obsessionnelle, mais il s'agit de montrer comment elle s'inscrit dans la théorie d'ensemble. En effet, le but avoué de ce travail de 1918 est de réfuter les déviations doctrinales de Jung. C'est la raison pour laquelle Freud cherche à ancrer ses interprétations dans la réalité. Il a besoin d'une vérité historique. Il donne au souvenir de scènes vécues autant d'importance qu'en ont les paroles chez l'Homme aux rats; la chronologie, les dates et même les heures sont établies avec soin. Et pourtant il remarque que l'analyse serait exactement la même s'il ne s'agissait que de fantaisies. Il y a quelques nouveautés cliniques dans le cas de l'Homme aux loups, mais surtout Freud confirme les découvertes faites à propos de l'Homme aux rats en les justifiant théoriquement.

Le Triebsystem correspond exactement à la recension complète des quatre organisateurs de la « vie de l’âme » et à leur mise en forme (Gestaltung) au sein d’un schème authentiquement structural qui articule entre eux, selon un ordre rigoureux, les quatre sous- schémas organisateurs de la « Seelenleben » : séduction (S), scène primitive (P), castration ( Sch) et retour dans le ventre maternel (C), ce dernier abolissant la distinction vie/mort , substitut de la dichotomie phallique- châtré. Ces quatre étapes correspondent point par point aux quatre moments structuraux-structurants de l’Œdipe. Leur impact traumatique, immanent à l’espèce, intéresse respectivement l’éveil du désir spécifiquement sexuel (S), la barrière des générations (P), le choc de la castration (Sch) et sa dénégation à travers le déplacement régressif de la partie au tout qui consacre le remplacement illusoire de la partie perdue par le tout, soit du pénis sacrifié, menacé, ridiculisé, perdu ou maudit par un corps triomphant in statu nascendi, ce que LACAN a ratifié dans le stade du miroir qui, pour l’accorder au génie de Mélanie KLEIN , succède au stade dépressif de cette dernière.

Il est temps d’en venir à SZONDI. On aura compris le sens de notre propos et la raison du long détour par la question des fantasmes originaires. Leur statut a été clairement établi par LAPLANCHE et PONTALIS.

En élisant/ rejetant les photos du test, nous pointons les étapes de notre propre odyssée oedipienne, indiquant les issues, impasses ou carrefours qui jalonnent notre parcours existentiel. Ce que SCHOTTE a mis au jour à travers la théorie des circuits pulsionnels n’est autre que la figure idéale de la trajectoire théorique de toute destinée humaine, depuis sa déréliction première jusqu’à sa transcendance téléologique.

Dans chaque fantasme – dans chaque vecteur, un désir est mis en scène, conjointement avec l’interdit qui le conflictualise en contraignant le sujet à « prendre position ».

Les « clivages diagonaux » auxquels SZONDI rapporte assez justement la notion freudienne de Triebentmischung ( désintrication pulsionnelle) représentent des positions extrêmes qu’on peut assimiler respectivement à ce que FREUD a nommés résistances du ça et résistances du moi, les résistances à proprement parler.

Soit :

1) pour ce qui concerne les résistances du ça :

S+- : narcissisme primaire au sens de la fascination spéculaire ;

P-+ : violence fondamentale, parricide et homicide ;

Sch +- : omnipotence de la pensée magique ;

C -+ : fusion régressive correspondant à la dénégation de la castration ;

2) pour ce qui concerne les résistances du moi :

S -+ : orientation objectale-conquérante de la libido ;

P +- : culpabilité surmoïque ;

Sch -+ : idéalisme rationnel- transcendantal ;

C +- : station debout.

SZONDI a fait de nombreux emprunts à la métapsychologie freudienne mais, il faut bien le dire, avec une réjouissante désinvolture, sans le moindre scrupule épistémologique.

Or tous les concepts freudiens sont interdépendants. Ils forment un corpus dont la cohérence aussi bien interne ( théorique) qu’externe ( empirique) témoigne à elle seule de son caractère éminemment systématique.

En dépit de son aversion pour l’esprit de système, FREUD a élaboré sa métapsychologie sur un mode rigoureusement structural.

Ce n’est pas le moindre mérite du Triebsystem de SZONDI que d’autoriser le repérage de la structure cachée de la Trieblehre de FREUD.

A titre d’exemples , citons pêle-mêle les déterminants de la pulsion, les différents destins des pulsions, les fonctions du moi, les modalités de l’intrication et de la désintrication, les stades du développement psychique, les diverses facettes du narcissisme, les formes de l’angoisse et de la régression etc.

Rares sont les concepts freudiens qui ne trouvent pas leur place, et leur juste place, dans le Triebsystem.

Revenant sur le cas de l’Homme aux Loups, nous n’avons pas de peine à traduire en langage szondien les moments dramatiques de son histoire infantile jusqu’à la faillite narcissique qui devait le conduire jusqu’au divan de FREUD. Tous ces moments traumatiques ramenés à la conscience dans la cure analytique correspondent, sans exception, à des étapes charnières du développement psychopulsionnel où l’impact des fantasmes originaires se révèle, dans l’après-coup de l’interprétation, absolument évident.

Qu’une telle reconstruction szondienne de l’histoire du plus célèbre patient de FREUD, témoigne pour nous du génie intuitif de SZONDI et de l’exceptionnel pouvoir d’éclairage et d’analyse théoricoclinique que possède le Triebsystem.

Qu’une telle reconstruction szondienne de l’histoire du plus célèbre patient de FREUD, témoigne pour nous du génie intuitif de SZONDI et de l’exceptionnel pouvoir d’éclairage et d’analyse théoricoclinique que possède le Triebsystem.

Régression (C) Séduction (S) Scène primitive (P) Castration (Sch)
1 an 1/2 Observation du coït des parents
s- e- ! do
2 ans ? Anorexie Pitié pour les infirmes
s- do m+ ! s- ko p- !
±2 ans 1/2 Groucha ( prélude au fétichisme)
h+ s- ! eo hy o k+ p- d+ m+
2 ans 1/2 Souvenir- écran
e- k- po d0 m- !
3 ans 1/4 Plainte de la mère
(prélude à l’hystérie : eo hy- !)
3 ans 1/2 Séduction par la sœur
(prélude à l’inversion sexuelle: ho s- ! k+ p-)
>3 ans 1/2 Gronderie de la Nania
e0 hy- !
<3 ans 3/4 Changement de caractère
ho s- ! k+ po d+ m+
4 ans Rêve des Loups
h+ !s- ! k- po
Phobie du loup
h+ s- eo hy- k- po d- m+
4 ans 1/2 Récit de la bible
Sublimation christique
h- s- e+hy+ k+ p+ ! do m+
<5 ans Hallucination du doigt
s± ! k+ ! p- !
>5 ans Ruminations sur le rapport
entre Dieu et le Christ
6 ans Visite au père malade
Névrose obsessionnelle
ho s- e± hyo k± po d± mo
10 ans Influence du précepteur
Sublimation « prussienne »
h-s+ eo hy+ k+ p+ d- m+
16 ans Gonococcie
Dépression mélancoliforme
h+ s- eo hy± k+ p- d+ m±
37 ans Cancer de Freud
40 ans Paranoïa
h+ s- ! e- hy + ko p- ! d- m-
JACQUES SCHOTTE (BELGIQUE)
De La Vraie Théorie Szondienne Et De La Pratique Analytique Intrinsèquement Conjointe

JACQUES SCHOTTE (BELGIQUE)

De La Vraie Théorie Szondienne Et De La Pratique Analytique Intrinsèquement Conjointe

DIETRICH BLUMER (USA)

Signification Des Concepts De Szondi Pour La Psychiatrie Moderne

Plus encore que n’importe quel autre champ de la médecine, la psychiatrie subit les influences de la mode de son époque. Après la deuxième guerre mondiale, la théorie szondienne a été frappée de mépris pour le rôle qu’elle avait accordé à l’hérédité; mépris suscité par l’influence de la domination d’une psychanalyse qui tentait d’exclure de son champ tout fondement biologique. L’importance de l’hérédité pour la psychiatrie a été redécouverte vingt ans plus tard, et à présent une psychiatrie d’orientation biologisante se détourne des considérations psychodynamiques pour adopter un modèle descriptif de type Kraepelinien. Inspirée par les succès remarquables de la psychopharmacologie et par les progrès de la neurochimie et des techniques de visualisation du cerveau, la psychiatrie moderne fonctionne comme les sciences naturelles et a tendance à prendre appui, pour ses recherches, sur les analyses statistiques. La synthèse des données psychologiques et biologiques élaborée par Szondi, unique en son genre et complexe par nécessité, est restée dans l’ombre.

Certains domaines essentiels de l’analyse du destin posent un problème spécifique au psychiatre moderne. Le concept central szondien de la paroxysmalité était destiné à être rejeté par une époque où l’hystérie n’était plus à la mode et l’épilepsie était considérée comme un trouble strictement neurologique. La psychologie du Moi est très éloignée des préoccupations du psychiatre moderne, et la catatonie est devenue rarissime de nos jours. La conception szondienne du moi qui attribue au facteur catatonique un rôle aussi important qu’au facteur paranoïde semble également dépassée.

Un réexamen des données actuelles de la psychobiologie de l’épilepsie, de l’hystérie et de la catatonie vient néanmoins valider les concepts sur lesquels Szondi avait insisté, à savoir le rôle central de la paroxysmalité sur les versants e et hy et le rôle du facteur k dans le moi. L’analyse du destin reste ainsi bien fondée quant à la compréhension fine qu’elle donne de la complexité tant psychologique que biologique de la psyché humaine.

Martine STASSART (Belgique)

L’épilepsie essentielle aux tests de Szondi et de Rorschach.

Comme Jacques SCHOTTE l’a souligné dans son discours de Budapest en 1993, l’apport majeur de SZONDI à l’anthropopsychiatrie aura été, outre la création du système pulsionnel, la réintroduction de l’épilepsie dans le champ de la psychiatrie et de la pensée psychopathologique. Il y a longtemps que l’épilepsie est ignorée des psychiatres. Cette ignorance a été consacrée par la découverte de l’EEG et plus tard, par l’éviction de l’épilepsie hors du DSM4.

Or, pourvu qu’on y fasse attention, les troubles psychiques liés à l’épilepsie et plus particulièrement à l’épilepsie essentielle, qu’ils soient ou non accompagnés de crise de grand mal, sont plus que fréquents. On porterait moins souvent le diagnostic ubiquitaire de cas limite si on pensait à l’épilepsie.

SZONDI s’est beaucoup intéressé à l’épilepsie. Cependant, comme il n’a pas toujours fait la distinction entre l’épilepsie essentielle et l’épilepsie secondaire, les syndromes testologiques qu’il a isolés sont tellement divers que leur spécificité en devient douteuse.

Aujourd’hui, les progrès de l’électroencéphalographie et de l’imagerie médicale permettent de poser le diagnostic d’épilepsie essentielle avec une quasi certitude.

Notre travail a consisté à examiner les tests de Szondi et de Rorschach de 20 épileptiques essentiels, dix hommes et dix femmes de 28 ans en moyenne et à les comparer à divers échantillons de population normale ou pathologique, afin de voir si les épileptiques essentiels offrent à voir des caractéristiques particulières. Notre intérêt pour l’épilepsie a notamment été éveillé par notre recherche doctorale portant sur 30 sujets ( 15 hommes et 15 femmes) de 22 ans en moyenne. Ces sujets a priori normaux présentaient non rarement, au Szondi et au Rorschach, les caractéristiques classiques de l’épilepsie telles qu’elles ont été décrites par de nombreux auteurs et notamment par Françoise MINKOWSKA à qui on doit la distinction célèbre entre le signe « Spaltung » et le signe « Lien », respectivement pathognomoniques de la schizophrénie et de l’épilepsie.

Ceux qui banalisent l’apport de MINKOWSKA avancent comme argument que les réponses « lien » au Rorschach n’ont pas de signification particulière. C’est un des points que nous avons voulu vérifier. Les tableaux qui suivent permettent d’affirmer que l’épilepsie essentielle se traduit aux tests de Rorschach et de Szondi par un ensemble de signes qui lui confèrent une certaine spécificité, voire une spécificité certaine.

Tableau 1

Tableau comparatif des fréquences des réactions factorielles exprimées en pourcentages chez Szondi (1),Soto (2),Pochet (3),Mélon(4),Stassart (5) et Jeangille (6).

S P Sch C

1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6


oo 2 1 2 3 0 0 4 4 3 1 7 0 4 4 3 4 7 1 8 4 4 1 1 1
o - 4 2 8 3 4 0 15 20 17 32 21 13 14 8 8 3 9 6 10 2 8 0 2 2
o± 1 1 2 5 7 3 6 2 1 6 4 1 3 2 2 1 2 0 4 4 12 5 10 0
o+ 4 3 1 7 5 9 3 1 1 0 1 0 5 5 7 11 6 8 18 27 25 20 23 35

+o 18 14 12 5 4 9 6 6 4 3 6 2 3 2 5 3 5 3 8 4 5 1 1 0
+ - 13 13 30 12 12 6 23 28 23 22 27 10 3 3 3 1 3 1 13 3 10 2 0 0
+± 7 10 8 7 11 13 4 4 2 4 6 1 1 1 2 1 1 0 1 1 4 1 2 0
++ 25 33 11 10 17 37 4 1 1 2 1 0 3 2 4 7 4 1 9 10 8 5 2 3

- o 3 2 1 5 4 3 5 5 4 2 5 4 8 12 10 27 13 25 3 5 4 2 5 3
- - 8 3 8 10 5 3 8 14 17 10 15 48 32 37 7 9 13 15 3 2 0 2 1 1
-± 3 2 2 13 5 0 3 2 4 3 1 5 8 6 4 0 7 6 3 2 3 5 0 2
- + 5 4 1 9 10 9 4 1 1 1 0 1 9 10 27 16 16 27 10 27 13 50 44 47

±o 2 2 0 1 4 3 4 4 7 3 1 4 2 2 6 6 9 4 2 1 0 2 1 0
± - 2 3 8 5 1 3 6 8 10 5 9 10 4 3 6 5 4 1 2 1 1 0 1 0
±± 1 1 3 2 2 0 4 1 2 1 1 0 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0
±+ 1 2 1 4 10 2 1 1 2 0 0 1 1 2 7 5 1 2 2 3 2 4 4 5

1.Szondi L. 1000 Hongrois normaux de Budapest (1935-39).

2.Soto-Yarritu F. 750 Navarrais normaux (1952).

3.Pochet Anne . 200 Italiens normaux de la région de Padoue (1992).

4.Mélon J. 111 sujets en psychothérapie analytique (1978-87).

5.Stassart Martine . 30 belges francophones normaux de 22 ans (1992).

6.Jeangille P. 20 épileptiques essentiels (1989).

Tableau 2

Répartition des charges (!) exprimées en pourcentages dans les

populations de POCHET (1),MELON (2),STASSART (3) et JEANGILLE (4)

h+ h- s+ s- e+ e- hy+ hy- k+ k- p+ p- d+ d- m+ m-

1 26 1 3 17 3 2 0 15 0 5 8 4 1 0 14 1
2 7 4 9 6 O 1 0 13 0 6 8 4 0 11 53 0
3 9 4 13 4 3 0 0 15 0 4 10 1 0 5 34 0
4 21 1 19 4 4 12 0 3 0 6 2 2 0 8 49 0

Nous notons que :

• les épileptiques présentent la réaction P- - avec une très haute fréquence ***

• par contre P + - est rare **

• la réaction s - est rare *

• la réaction S ++ est fréquente ***

• la réaction d+ est quasiment absente, mais cette absence n'est significative que si on se réfère aux échantillons de Szondi, Soto et Pochet

• la réaction k- est fréquente *

• la réaction m+ est très fréquente (90% chez les épileptiques) mais cette écrasante majorité de m+ est commune aux trois derniers groupes, ce qui semblerait indiquer que C o+ et C - + sont caractéristiques de la population wallonne en général.

• en ce qui concerne les charges (!),on peut remarquer qu'elles affectent principalement h+,s+,e- et m+;par contre hy- est remarquablement peu chargé cependant que cette réaction est très fréquente puisqu'on la rencontre dans 81% des cas.

Pour en terminer avec les chiffres, nous avons examiné les différences significatives qui pouvaient exister entre la population épileptique et celle des jeunes de 22 ans et ce, en prenant en compte le profil global (avant-plan + arrière-plan), c'est-à-dire la somme de toutes les réactions positives et négatives.

Pour comprendre la signification de ces données, il faut savoir que d'une manière générale, les épileptiques donnent très souvent à l'arrière-plan des réactions qui vont dans le même sens qu'à l'avant-plan, ce qui est à juste titre considéré comme un signe de rigidité, le risque étant faible que les positions observées à l'avant-plan puissent être modifiées dans l'avenir.

Les épileptiques donnent beaucoup plus souvent : m+!!! *, h +!! ***, s +!! ***, e - !! ***, hy - !! ** et k- !! ***.

Enfin, si nous prenons en compte la présence, à l'avant-plan, de la triade s + e - d -,dont nous dirons plus loin ce qu'il faut penser, nous la repérons chez 17 épileptiques (85 %) et seulement chez 5 sujets (16%) du groupe de comparaison (_ 2 significatif à p.O25).

Pour le dire brièvement, c’est la confusion entre excitation libidinale (S +!+!), rage homicide (e -!) et re-fusion primordiale ( C -! +!!) que révèle si bien le profil de l'épileptique essentiel au test de Szondi.

En voici un exemple :

Véronique, 24 ans

Avant-plan Arrière-plan

h s e hy k p d m h s e hy k p d m

+ ± - ± - o o +! +! + - o - - ± o
+ + -! - - o - +! + + - - -! ± ± +
+ ± -! - - + - +! +! o - + -! - ± +
+ + -! - - o - +! +! + - + - -! - o
+ o -! ± - + o + + +! - o - - - -

Notons que c'est le seul sujet dans tout l'échantillon des 20 épileptiques essentiels qui présente, au 5e profil de l'arrière-plan, la classique triade meurtrière-suicidaire, associée au "bloc d'irréalité"(p-d-m-) prépsychotique.

* * *

Un des intérêts majeurs de l'apport szondien est qu'il nous permet de ressaisir dynamiquement le sens des "signes" épileptiques tels qu'ils se manifestent non seulement dans la clinique mais encore à travers le test de Rorschach.

L' explosivité se comprend facilement si on tient compte de la lutte gigantesque et incessante que mène le sujet contre le quantum confus d'excitation aussi bien sexuelle (S+!+!) que rageuse- destructrice (e -!) qui s'accumule inexorablement en lui.

Le blocage saccadé de la motricité (s+ e- avec k -) se traduit directement par des sensations de mouvement de va-et-vient dans les perceptions kinesthésiques, d'où la succession des K ou k statiques, secondaires ou confabulées.

Quant à ce besoin compulsif de tout faire coller ensemble à tout prix, phénomène qui a déterminé Françoise MINKOWSKA à faire du signe "lien" le signe épileptoïde par excellence, il ne faut pas y voir seulement la manifestation de la tendance réparatrice mais bien plutôt l'effet d'une certaine forme de "régression" sensori - motrice, positive, visant à maintenir (d -! ) en s'y cramponnant (m+!), un monde perçu comme toujours en train de se disloquer.

Au Rorschach, en effet, la découverte est saisissante.

Nous entrons dans un monde où la sensorialité se trouve exacerbée.

Pas à pas, protocole après protocole, l'impression d'une ambiance spécifique se dégage, se renforce et trouve une confirmation particulièrement éloquente à travers l'expression,le langage et les contenus projectifs de nos vingt sujets : lumière, son, chaleur, couleurs en mouvement, densité, masse, texture produisent la sensation et composent le rythme.

Conclusion

Notre recherche sur l'épilepsie essentielle a été aiguillonnée par le fait que, examinant les tests de Rorschach, TAT et Szondi de jeunes adultes normaux des deux sexes, nous avons eu la surprise d'y découvrir, plus souvent que nous ne l'attendions, une pluralité de signes associés à un certain climat, une certaine ambiance qui appelaient nécessairement les notions d'épileptoïdie et de paroxysmalité telles qu'elles ont été élaborées par,respectivement, Françoise MINKOWSKA et Léopold SZONDI.

Revenant aux protocoles de Rorschach et de Szondi de 20 épileptiques essentiels rassemblés par JEANGILLE, nous avons effectivement retrouvé, à quelques variantes près, chez tous les sujets sans exception, les tableaux classiques décrits par les auteurs précités.

En dehors de la thèse de MELON, aucune recherche n'a jamais été entreprise qui permettrait de jeter des ponts entre Szondi et Rorschach . Certes la pratique assidue des deux tests suggère de multiples rapprochements possibles voire plausibles mais faute de vérification statistique valable et de réflexion sérieuse, toutes ces impressions fugaces se réduisent en idées inconsistantes qui finissent par s'évanouir à l'horizon de nos mémoires cliniciennes.

A l'instar des "glischroïdes", nous nous sommes " agrippée " à ce matériel, refusant de le lâcher tant que ne serait pas réalisé l'espoir non de tout "lier" et de vouloir "tout faire coller ensemble", démarche contraire à l'esprit scientifique, mais de ressaisir ce qui dans tout tableau clinique, quel qu'il soit, fait structure et permet de comprendre voire d'expliquer ce qui fait que les choses tiennent ou vont effectivement ensemble (zusammenhangen).

Au point où nous en sommes de notre travail de vérification et de réflexion, nous pensons que c'est possible . Au moins pouvons-nous avancer une hypothèse générale qui nous semble féconde non seulement pour une meilleure compréhension de la dynamique épileptique mais encore pour l'éclairage mutuel du Rorschach et du Szondi, du Rorschach par le Szondi et réciproquement.

Commençons par le Szondi.

En négligeant quelques rares exceptions, nous pouvons brosser comme suit le tableau le plus communément rencontré chez l'épileptique essentiel :

h+(!) s+! e - (!) hy - k - p variable d -(!) m +!

Un fait notable est que l'arrière-plan redouble presque toujours l'avant-plan,signe de plasticité faible ou nulle, laissant présager une forte tendance à l'automatisme de répétition.

La référence à la théorie des circuits pulsionnels (Schotte) et aux fantasmes originaires (Mélon) autorise une ressaisie globale, à la fois structurale et dynamique, de cette conjoncture particulière.

Dans le tableau périodique,

C S P Sch

1 Régression m+ h+ e- p-

2 Séduction d- s- hy+ k+

3 Scène primitive d+ s+ hy- k-

4 Castration m- h- e+ p+

l'épileptique essentiel occupe massivement les positions premières, "contactuelles", et troisièmes, "légalistes", à l'exception des positions p - (dans notre échantillon) et d+.

Pour ce qui concerne les positions deuxièmes, "narcissiques",et quatrièmes, "subjectales", seules sont investies les positions d- et p+.

L'investissement conjugué des positions contactuelles et légalistes s'interprète au mieux dans le cadre de la seconde topique freudienne.

Dans "Le moi et le ça", quand il introduit la notion de surmoi, FREUD insiste sur le faible écart originel entre le ça et le surmoi . Dans les deux cas, on a affaire aux mêmes imagos parentales, positivées dans le cas du ça, négativées du côté du surmoi.

Ce qui paraît bien caractériser l'épileptique essentiel est la conjonction d'une pulsionnalité puissante liée à un ça bouillonnant et d'une censure sévère portée par un surmoi archaïque, cet alliage étant corrélatif d'un faible investissement narcissique, tant du côté du moi idéal (2) que de l'idéal du moi (4).

Aussi l'épileptique paraît-il ballotté, comme beaucoup de psychanalystes l'ont noté, entre les deux fantasmes de la régression dans le ventre maternel et de la scène primitive, confondant volontiers les deux scènes, dont il enrage (e -) littéralement d'être expulsé - c'est son fantasme de base - et dans lesquelles il fait répétitivement des rentrées fracassantes tout en condamnant (hy - ) l'expulsion et la rentrée comme également mortifères.

Plus que d'autres, affecté qu'il est par une fixation à des images parentales archaïques mal différenciées, l'homme paroxysmal rêve de liberté, d'égalité et de fraternité.

Car l'épileptique n'est pas seulement dans la régression fusionnelle . Il n'oblique vers celle-ci que défensivement.

C'est en ce sens que nous interprétons la prégnance de s+, position virtuellement individualisante en tant qu'elle oriente la sexualité dans les voies de l'objectalité, mais ici biaisée par son alliage avec d - qui la ramène dans les eaux prégénitales et la fixe dans l'axe infernal du sado-masochisme.

L'absence de d+ rendrait compte de la faible tendance à investir ce qui a le goût du neuf. L'épileptique est fondamentalement conservateur.

Nous pensons que l'omniprésence de la réaction e - même accentuée (!) ne suffit pas à expliquer la violence explosive . Il y faut selon nous l'ajout, lui aussi omniprésent, du doublet sadique s+! k- . En effet, dire que l'épileptique est soumis au joug d'un surmoi sadique ne suffit pas, il faut ajouter qu'il s'identifie aussi de manière immédiate à cette instance, ce qui rend compte de son caractère intraitable et intolérant, alternant avec son pôle contraire de philanthropie et de sacrifice confinant au masochisme.

Nous avons noté que, paradoxalement, dans notre échantillon, la réaction p+ était quantitativement majoritaire.

Cependant, de même qu'avorte la poussée s+ dirigée vers l'objet, la poussée inflative p+ ne paraît pas jouer son rôle moteur dans le sens de l'individuation différenciatrice (absence de e+) ni de la libération sublimatoire (absence de h-).

Comment le pourrait-elle quand l'attraction des positions premières se révèle si puissante ?

Ce que le Rorschach fait apparaître et qui permet de conférer un contenu plus spécifique et plus concret aux signes szondiens, c'est précisément l'extraordinaire adhésivité de l'épileptique essentiel à la concrétude sensorielle.

Que l'épileptique "colle" (d - ) littéralement à l'univers des sensations (m+!) est ce qui impressionne le plus.

C'est ce qui a induit Françoise MINKOWSKA à parler de glischroïdie.

Il nous semble que les autres signes classiquement apparentés à la viscosité,le signe "lien", les DG combinés, le phénomène FFA,l es descriptions cinétiques etc...,bien qu'ils participent manifestement de la tendance, méritent chacun une interprétation différenciée.

Il est habituel d'opposer la viscosité et l'explosivité ; mais l'explosivité elle-même doit être analysée.

Pour nous, elle reste ambiguë.

Sans doute est-elle fondamentalement liée à la rage (e -) renforcée de son alliage avec le sadisme (s+! k - ) mais les sources de la rage ne sont pas univoques.

Tantôt la rage s'origine dans un fantasme d'enfermement persécuteur ("On étouffe ici !Je veux sortir"), appelant l'agression (s+) séparatrice (m-, seulement repérable dans les périodes précritiques ), tantôt elle paraît plutôt déclenchée par l'obligation tout aussi persécutrice de quitter le lit- nid ("Me jeter dehors ainsi ! Non mais...").

D'où l'extrême ambivalence par rapport à la notion de liberté.

Que l'épileptique tombe dans l'angoisse chaque fois qu'il est en proie à la rage meurtrière (e - hy - ), ce qui est son lot habituel, et que, passé l'orage comitial,i l s'efforce de réparer dare-dare ce monde que sa rage n'en finit pas de miner, tout cela est certain, mais la réparation dont il est question dans le signe "lien" et les autres phénomènes apparentés, cette réparation s'effectue dans le registre de la sensorialité retrouvée (d - m+), et d'un "toucher" (h+) qui a mission d'équilibrer la poussée agressive (s+!), mais non, sauf exception, au plan d'une élaboration dans le sens d'un positionnement éthique (e+) qui, à travers la "sortie de scène" qu'il effectue, fraie la voie qui mène à la position d'un moi transcendantal (p+) - au sens kantien du terme -,point de départ d'une perlaboration infinie.

MONIQUE HENRY (FRANCE)

Le Jardin, Lieu D’épanouissement Du Moi Autistique : Effets Et Efficience Sur Le Sujet

Le jardin quelle qu’en soit sa représentation – in situ, figuré ou décrit – est à comprendre comme une forme formative. Il s’avère être un lieu favorisant l’épanouissement du Moi autistique comme l’a nommé Szondi : dialectique entre les fonctions diastolique (p) et systolique (k) ses jouant des clivages de ces mêmes facteurs. La mise en mouvement des tendances p- et k+ en résonance avec le lieu provoque des effets au lieu du Sujet :

- sur le corps : le corps-enveloppe ou corps-sac retrouve avec délice qu’il est un corps avec des orifices.

- sur la mémoire : la retrouvaille avec le corps-troué offre une levée de l'oubli et partiellement du refoulement. Ces processus sont facilités par les formes (Gestalte) et par la richesse des associations que génère ce fragment de nature artialisé. La fonction k et plus particulierement la tendance k+ sont ici à I'œuvre : la capacité imaginative et métaphorisante du sujet est sollicitée et de proche en proche le jardin se donne pour autre chose. Le jardin dialectise ce qui s'oppose : dedans/ dehors, ouverture/fermeture, art/nature, vie/mort ... et maintient la fiction de I'autosuffisance. Le jardin s'offre alors comme une unité idéale,

- sur la dynamique désirante : C'est sur ces fondements que le jardin a pu à travers les civilisations être un objet idéal à partir duquel les politiques et les religieux ont instrumentalisé leur pouvoir, L' homme, un groupe d'hommes, une société a besoin de se sentir comme partie prenante et donc désirante d'un ensemble. Si le jardin des dieux ou du prince présente des caractéristiques qui soutiennent la position désirante du sujet celui-ci désire y être inclus. Mais it y a un prix à payer : l’ integration oblige de quitter la toute puissance autistique pour se soumettre à un ordre. Des exemples pris dans le champ politique et religieux nous conduisent à penser que selon les situations et les personnes certaines trouveront dans I'assujettissement une présomption d'existence, d’autres par leur aptitude à symboliser transformeront la pérégrination dans le jardin en une quète vers I'Ailleurs. Pour rester dans la dialectique szondienne on pourrait dire que les uns se protègeront en mettant en oeuvre des méchanismes de limitation d'autres prendront les risques inhérents à ce que Schotte nomme Selbsterhaltung (p+).


PHILIPPE LEKEUCHE (BELGIQUE)

Pulsion Et Création

NICOLAS DURUZ (SUISSE)

Le Système Pulsionnel Et Le Test De Szondi : Modèles Pour Qui ?

D'un point de vue épistémologique et socio-politique, il s'agirait surtout de poser la question de la "recevabilité" d'un modèle fondateur et intégratif dans une société post-moderne caractérisée par l'éclatement des pensées et des pratiques sociales. D'un point de vue plus pragmatique, il s'agirait de questionner la diffusion du modèle szondien, repensé par l'Ecole de Louvain. Pourquoi si peu d'impact ? Qu'est-ce qui résiste aussi bien chez les "szondiologues" que dans les milieux psy ?

UGO AMATI (ITALIE)

Szondi Et / And La / The "Pulsione Viatoria" ("Szondi en Italie")

Dans mon livre “L’anorexie de l’espace” j'ai abordé la clinique des "crises de panique” extrèmement répandues en cette fin de siècle. en partant de ce que j'appelle la “pulsione viatoria” , ( viatorio: de voyage, . pulsion voyagause). En tant qu'hypothèse. je considère que cette pathologie a pris la place qu'occupait I'hystérie à le fin du XIXième siècle.

“Pulsione viatoria" c'ect-a-dire la pulsion qui pousse à marcher, à prendra la route, à faire son chemin tout en se laissant faire par lui - aurait selon cette perspective, toutes les caractéristiques métapsychologiques d'une pulsion.

Mais je me suis alors demandé: "un tel concept est-il légitime?" Quels sont, dans ce cas les quatre éléments constitutifs de la pulsion? Et même, si cette hypothèse tient, comment situer la “Pulsione viatoria" par rapport au “Triebsystem”. Peut-on concevoir une neuvième pulsion?

JAAKO G. BORG (FINLANDE)

Hyposexualité, Personnalité Épileptoïde Et Épilepsie

L’hyposexualité est souvent mentionnée chez les épileptiques (Gastaud, 1954, e.a.). Ma recherche a été inspirée par la conférence du Tchèque I. Preis à Nitra en 1993. J’avais remarqué dans ses résultats (obtenus auprès de 135 patients épileptiques) que, par rapport aux normes établies par Szondi (1960, 338, X 67,5% Dur), la moyenne des indices sexuels des hommes se déplaçait du côté féminin (Moll).

En suivant les mêmes références szondiennes (X 39% Dur, 64% Moll), on note chez les femmes un déplacement dans le sens masculin. Ces résultats sont confirmés par notre propre recherche ( Borg 1988, 1993 et 1997) portant sur 210 femmes non hospitalisées présentant un index sexuel moyen de X 60,8 % minor ainsi que par celle de mon élève Minkkinen portant sur 30 femmes non hospitalisées avec X 61,2 % minor (ces valeurs ne diffèrent donc que de 0,2% de celles de Szondi).

J’ai appelé ce phénomène TRANSITION INVERSEE DES INDICES SEXUELS (REVERSE TRANSITION OF SEXUAL INDICES : RTS)

La RTS se manifeste en général dans les indices sexuels des épileptiques ( peut-être surtout dans l’épilepsie temporale). Cette hypothèse se vérifie puisqu’on retrouve le même phénomène chez 13 patients épileptiques étudiés par M. Fischer.

Il est intéressant de retrouver le même phénomène encore chez des personnalités épileptoïdes de la classe pulsionnelle Pe (32 sujets, Borg 1988 ). Nous pouvons supposer que les divergences mentionnées de IS nous informent probablement sur l’hyposexualité éventuellement présente chez ces sujets normaux. Il faut remarquer cependant que la RTS apparaît aussi dans d’autres troubles. Szondi l’a lui-même montré chez le schizophrènes paranoides avec une RTS, en se rélférant à l’explication étiologique de Freud de pareil cas (homosexualité latente). On retrouve la RTS chez les schizophrènes paranoides dans le matériel de Fischer, ainsi que chez les dépressifs. Il faut noter que cela a chaque fois un sens différent par groupe de patients. Avec le épileptiques cela pourrait effectivement pointer vers l’hyposexualité. Szondi dit que dans le même contexte que les patients psychiatriques ont également un index social bas et cela se retrouve dans le matériel de Fisher. Les normes IS proposées par Szondi (plutôt celles des femmes) se confirment de façon assez surprenante. Il faudrait cependant élargir ces normes de façon empirique, ainsi que les normes des indices sociaux.

DANUTA SALETNIK (POLOGNE)

L’expérience Esthétique Dans Le Cadre De L'anaiyse Du Moi (Ich -Analyse) De Szondi

Dans le présent exposé, nous essayerons de montrer comment la conception de l'analyse du destin de Szondi peut servir de base pour une compréhension de l’expérience esthétique dans son aspect subjectif.

Pour éclairer l’ensemble de cette problématique, nous attirerons l’attention sur le rôle du processus d’intégration dans la conception du moi (Ich- Analyse).

Grâce à la référence au système pulsionnel, il est possible de se donner une nouvelle perception de la catégorisation des sensations esthétiques dans le sens surtout de dégager les dominantes catégorielles en jeu dans le processus esthétique.

Cette étude s’appuiera sur l’analogie que nous établirons entre le système pulsionnel szondien et la théorie indienne Rasa.

L'analyse du moi (Ich- Analyse) permet d’étudier le processus de l’expérience esthétique dans ses composantes les plus élémentaires.

Les fonctions fondamentales du moi telles la transcendance, l'intégration et la participation, constituent une base originale pour la description du processus de création ainsi que pour celle de l’expérience esthétique.

DENNIS G. LUKAS (HONGRIE)

Analyse Du Destin Et Test De Szondi : Instruments Propices Pour L’approche De La Personnalité Multiple

Il s’agit, dans ce travail, d’examiner à partir d’une étude de cas et à l’aide de la théorie et du test de Szondi -que nous mettrons également à l’épreuve à cette occasion- dans quelle mesure nous pouvons rendre compte d’une variante spécifique des syndromes dissociatifs, soit la personnalité multiple. Cette pathologie se caractérise par la coexistence, au sein d’un même sujet, de deux ou plusieurs types de personnalité; chacun relevant de systèmes de perception, d’association et de pensée indépendants les uns des autres et dirigeant à tour de rôle le comportement de l’individu en question (DSM-IV F44.81). Le passage d’un type de personnalité à un autre se produit de façon soudaine lorsque la personne est dans une situation de stress. Chaque personnalité partielle se présente comme une unité complexe et intégrée ayant un comportement, une mémoire et des relations sociales qui lui sont propre. La personnalité de base échoue à s’approprier l'experience de ces personnalités partielles qui continuent ainsi à être ignorées du sujet dans sa globalité.

Nous posons l’hypothèse que les principes de la théorie szondienne (IN : Mensch und Schicksal, Wissenschaft und Weltbild, No.7/1 2., 15-34 Wien, Herold) et le test Szondi sont particulièrement appropriés pour analyser une telle pathologie et révéler l'existence des personnalités partielles.

L’année dernière, en Hongrie, un garçon de 15 ans fabrique chez lui des explosifs. Il achète aussi un “ pistolet-sport ” auquel il applique un dispositif silencieux. Il se rend ensuite dans un magasin, braque son arme sur le vendeur en demandant de l'argent, tire deux coups de pistolet dans le mur et s’enfuit sans prendre l'argent. Quatre semaines plus tard, il met des explosifs dans une bouteille de ketchup et il cache cette bouteille parmi d’autres dans un magasin. Plus tard il menace de meurtre par bombe trois personnes en les obligeant ainsi à lui donner de l’argent. Au moment opportun, plutôt que d’aller retirer cet argent exigé, il se cache au sommet d’un arbre et observe les personnes réunies sur place et la police qui l’attend pendant des heures. Trois semaines plus tard il dissimule une bombe dans un autobus. La bombe explose et blesse six personnes. Il écrit alors une lettre de menace aux mêmes trois personnes déjà menacées une première fois et il se cache à nouveau mais cette fois il est arrêté. Quand on le questionne sur ses agissements, il ne s’en souvient pas ni ne reconnaît les preuves évidentes qu’on lui donne à voir mais, en hypnose régressive, il est capable de verbaliser sur certains aspects et caractéristiques de sa personnalité multiple.

Notre propos relate en detail le cas mentionné ci-dessus et en analyse la pathogenèse à l’aide du test szondi. Celui-ci permet de démontrer l'existence des personnalités partielles et d’établir aussi une connexion avec les autres théories de l'analyse du destin.

Jean-Luc BRACKELAIRE (Belgique)

Qu’est-ce qui est en cause ? Etiologies subjectives, scientifiques, culturelles.

Comment s’exprime ce qui est en cause dans la souffrance et, partant, la souffrance elle-même ? Comment cela se formule-t-il, se vit-il, se travaille-t-il — ou non — pour le sujet lui-même, pour ceux dont il partage culturellement la vie sociale et pour ceux qui cherchent à le prendre en compte professionnellement comme à en rendre compte scientifiquement ? Et surtout, comment la souffrance en cause engage-t-elle les articulations ou désarticulations entre ces sphères : subjective, culturelle, professionnelle et scientifique ?

Notre communication interrogera ces liens entre théories et pratiques subjectives, culturelles, thérapeutiques et scientifiques à partir du modèle szondien et de la démarche psychanalytique. Nous procéderons en mettant ces derniers à l’épreuve de la rencontre 1) avec des étiologies et des modes de traitement dits traditionnels et 2) avec les questions que posent à nos cadres de pensée et d’intervention le travail clinique actuel avec des personnes pour qui les référents culturels ou les inscriptions sociales vacillent.

Bruno GONçALVES (Portugal)

Projection et inflation dans la population générale

L'auteur étudie le rapport entre le niveau socioculturel et le profil pulsionnel établi à partir des réponses au test de Szondi. La comparaison entre un échantillon de la population générale avec un niveau socioculturel bas (N=40) et un échantillon avec un niveau moyen ou élevé {N=28) permet de constater l'existence de différences très nettes en ce qui concerne en particulier la configuration du moi et le poids des tendances projectives et inflatives.

DUMITRU IVANA (RUMENIA)

Thérapie Destinologique - Modèle D'une Psychothérapie “ Armée ”

Chaque relation psychothérapeutique comporte une signification "dialogique" où interviennent deux protagonistes qui sont en même temps émetteurs et récepteurs. Mais parfois des objets environnants sont utilisés comme médiateurs dans les processus transférentiels ou lors de manifestations de certaines formes de résistance. L'introduction du Szondi-Test (et d'autres techniques projectives ou psychométriques) induit une modification significative dans la relation psychothérapeutique. C'est comme si un troisième personnage inconnu et mystérieux, avec lequel le patient serait confronté, allait participer au processus thérapeutique. Dans le déroulement des séances et vers la fin d'une psychothérapie ainsi “armée”, l'application de la méthodologie szondienne va réveiller des personnages présents dans le champ des possibilités existentielles du patient mais ignorées de celui-ci. La prise de conscience de ces possibilités d'option est la plus appropriée des modalités d'orientation destinologique vers la liberté, comme essence et but de la vie psychique, dans 'Dr Bagdasar' Clinic Emergency Hospital, Bucarest, Romania.

ENIKÖ GYÖNGYÖSI-KISS (HONGRIE)

Analyse Du Destin Et Existentialisme

Pourquoi Szondi a-t-il appelé sa nouvelle théorie psychologique des profondeurs “analyse du destin” ?

Retournons aux sources. L’analyse du destin de Szondi date des années 1936-1944 en Hongrie. Sa théorie scientifique n’a pas seulement été développée à partir de ses recherches personnelles mais aussi sous l’influence du contexte intellectuel de cette époque. Cette contribution compare le regard jeté sur l’existence par la philosophie existentielle et par l’analyse du destin. Ces théories datent toutes deux de la première moitié du XXme siècle et expriment la même aperception de la vie.

Toutes deux se servent des mêmes concepts : ceux de destin, de choix, de liberté, de transcendance, d’humanisme, etc.

Notre contribution étudie les similitudes et les différences fondamentales qui existent autour des questions et des réponses développées par ces deux regards jetés sur la vie et la mort.

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Friedjung JUETTNER (SUISSE)

De La Fonction Éthique Vers Une Éthique Qui Passe Par Le Pont Du Moi

Actuellement, les questions relatives à l’éthique sont à l’ordre du jour.

Les associations professionnelles de type thérapeutique se sont donné, elles aussi, des directives éthiques et elles sont prêtes à intervenir lorsque ces directives ne sont pas respectées.

Dans mon propos, je décrirai et distinguerai d’abord les concepts d’Ethique, de Morale et d’Ethos. Tandis que les deux premiers concepts sont de nature théorique et générale, le troisième est de type individuel et personnel.

L’Ethos est le reflet de l’échelle innée des valeurs d’un être humain.

C’est pourquoi l’Ethique et l’Ethos ne dérivent pas de la fonction éthique (e) du Système des Pulsions. En effet, celle-ci n’est que la précondition de ceux-là. Le comportement éthique d’un individu dépend plutôt du Moi, ou mieux, du “ Moi global ”. Dans ce contexte, je montrerai deux inconséquences théoriques qui dérivent des termes que Szondi utilise notamment lorsqu’il ne fait pas la distinction entre la conception des pulsions et la conception du Moi.

Pour ne pas seulement parler de théorie, je finirai mon exposé par des exemples concrets : à l’aide des 4 buts de l’analyse du destin - le principe de plaisir, le principe de réalité, le principe de liberté et le principe d’humanisation (Szondi 1963) - je déduirai le comportement éthique attendu d’un thérapeute. Je partirai de la première phrase du code professionnel de l’Institut Szondi et de la Société Suisse de l’Analyse du Destin (SGST) : “ D’un(e) thérapeute qui pratique sa profession, est exigé une attitude particulièrement responsable tant par rapport au sujet qui s’adresse à lui en toute confiance pour entamer une démarche psychothérapeutique, que par rapport à la tâche thérapeutique en elle-même, ainsi que par rapport à sa propre personne.

TAKAHISHA YAMASHITA (JAPAN)

Réponses Au Test De Szondi D'adolescents Japonais Délinquants

1. Introduction : cette recherche concerne les réactions au vecteur sexuel de 200 jeunes délinquants japonais. Les réactions prévalantes dans le facteur s au Japon (s-,-! et s-!!) sont très différentes des réactions en Europe.

2. Méthode et objet de notre recherche : nous nous sommes servi du test de Szondi classique et non pas de la version japonaise parallèle. Nous avons bénéficié de la collaboration d’un centre de rééducation pour jeunes adolescents près de Tokyo. Nous avons constitué un échantillon de 200 adolescents qui ont passé 2 fois le test complet : au début et à la fin de leur séjour. Le premier protocole est appelé BP (Before -.) et le deuxième AP (after).

3. Les résultats :

A) Les 3 réponses les plus élevées dans le vecteur S.

BP h+ s-(34.70%) h0 s-(16.75%) h- s-(8.35%)

AP h+ s-(32.20%) h0 s-(22.55%) h- s-(9.05%)

B) Pourcentage des 4 réponses dans les facteurs h et s au BP et au AP.

BP h facteur h0 :25.15% h+ :51.80% h- :15.60% hÅ} : 7.45%

s facteur s0 :16.15% s+ : 7.15% s- :64.00% sÅ} :12.70%

AP h facteur h0 :32.65% h+ :45.35% h- :16.60% hÅ} : 5.40%

s facteur s0 :13.50% s+ : 8.00% s- :67.05% sÅ} :11.45%

4. Conclusions : notre recherche montre peu de changement au niveau de la personnalité dans le suivi des sujets au test de Szondi.

Nous avons examiné des jeunes délinquants dont voici les profils les plus fréquents.

S vector P vector Sch vector C vector

+ -, 0 -, - - + -, 0 -, - - - +, 0 +, - 0 0 +, 0 -, + +

On peut se servir du test de Szondi au-delà des frontières de la psychiatrie et de la psychologie clinique. Il est toutefois nécessaire que les praticiens du Szondi prennent conscience de l’importance de tenir compte des différences ethnologiques et culturelles lorsqu’ils interprètent un test de szondi.

Nous serions heureux d’avoir contribué aux études internationales se basant sur l’utilisation du test de szondi et nous espérons qu’elles seront encore plus nombreuses dans le futur.

ALBERTO A. PERALTA (REP. DOM.), AMERICAN RORSCHACH ARCHIVES

Hypotheses Additionnelles Sur La Correlation Szondi-Rorschach

Ce travail est la continuation de celui présenté par l'auteur au 5ème Colloque International du C.E.P. de Vaalbeek-Leuven en 1994, intitulé "Notice pour introduire le problème structural de la Perceptanalyse" (Cahiers du C.E.P. 5, 155-163) en analogie avec l'essai historique de SCHOTTE qui a jeté une assise théorique très utile au système pulsionnel de SZONDI, consideré comme "arbitraire" jusque là (ELLENBERGER). En prenant celui-ci comme modèle et comme appui scientifique, mon travail avait l'intention de produire un impact similaire sur la recherche Rorschach. Etant donné que pendant pratiquement trois quart de siècle il y a eu des difficultés insurmontables pour atteindre un vrai progrès dans l’établissement d’un fondement théorique de la technique des taches d'encre et de son système perceptanalytique de cotation formelle. La faille entre les deux domaines est surmontée par la recherche détaillée de MELON qui a synthétisé toutes les comparaisons existantes entre les deux épreuves.

En particulier, au moyen de considérations théoriques, une analogie a été établie entre la correction par SCHOTTE du circuit du Moi de SZONDI et la correction par ZULLIGER de la séquence génétique des catégories formelles de RORSCHACH dans sa série de trois planches (Z-Test). Des références philosophiques/psychologiques comme celles de PEIRCE, FREUD, LACAN, et DEESE ont pu être appliquées avec la même efficacité aux deux schémas. Maintenant que nous disposons finalement de nouveaux articles de Rorschach non encore publiés auparavant, nous avons l’opportunité de confirmer de première main nos inductions à propos de ses intuitions originales (cela concerne plus particulièrement le choix de l'ordre

des dix planches). Nous apporterons des hypothèses supplémentaires à propos de quelques corrélations empiriques observées ces dernières années entre les résultats des deux épreuves.

DIDIER PETIT (ANGERS, FRANCE)

La Fabrique Du Moi Corporel Et D’autrui

Parmi les enfants que nous rencontrons dans le champ psychiatrique, il en est qui présentent de graves troubles du contact.

Qu'est-ce que cela veut dire ?

Deux constats désespèrent à première vue :

- Autrui semble évité, voire évidé;

- ils ne semblent pas être présents à eux-mêmes, dans l'Ouvert d'une déclosion.

Deux perspectives s'annoncent :

- Qu'en est-il de la fabrique d'Autrui et de la fabrique d'un espace plus neutralisé qui s'appelle la réalité ?

- Qu'en est-il de leur rapport au Même, autrement dit qu'en est-il du rapport au méme du soi, appelé self ( et donc qu'en est-il de l'emboîtement et du désemboîtement des parties du self vis-à-vis de celles qui sont identifiées à autrui ? )

Le mouvement du vecteur contact, ce petit papillon qui d'une prise première, mène à la réouverture d'une possible nouvelle prise ? en passant par la garde et la recherche, est celui qui va élaborer la topologie du moi corporel et de ses coupures érogènes... Mais pas sans autrui qui le porte, se joint et disjoint, le regarde et l'entend. Espace des identifications intracorporelles tel que le développe Geneviève Haag (clivage vertical et horizontal de l'image du corps).

L'engagement dans un rapport avec autrui, permis quand est créé un espace d'illusion d'emboîtement ( préconception de Bion ) propice aux symbolisations de désemboîtement ( conception ), est le propre du vecteur sexuel. Le jeu d'avancer et reculer, délimite l'appui antérieur du face à face et l'appui postérieur sphinctérisant de l'adossement, du fond de soi-même, dimensions nécessaires au "tenir devant autrui". C'est l'espace de la projection normale et pathologique. Nous avançons l'hypothèse du clivage frontal où "perdre la face" force à passer le vide (qui ne l'est pas puisqu'il est persécuteur, dirait Salomon Resnik ) entre soi et autrui pour investir autrui "dans son dos", soit comme scrutateur parasite de l'espace psychique interne d'autrui. Geneviève Haag associe cette topologie du sujet et ce rapport de pénétration et de dégagement vis-à-vis d'autrui. L'émotion suscitée en son creuset, selon ses terines, lie en une réunion emboîtement et désemboîtement de deux parties pour deux tout en un tout, et souvent cette émotion se révèle paroxystique dans l'autisme, c'est le tantrum, ces états de grande violence qui désespèrent autrui à chaque étape évolutive, la famille, I'entourage, les éducateurs ou les soignants. Cette dysrythmie frappe par son caractère abrupt et incoersible, et par l'apparente absence de lien avec quoi que ce soit de symbolisable. Comme à propos du délire dans la psychose, on parle beaucoup de ce qui est insensé, dans l'automutilation, dans le tantrum...en vue d'une délimitation de quelque chose, qui ne se repère sans doute que par son coefficient de négativité, par rapport à autre chose "possibilisé". Ce coefficient a un lien avec le quatrième temps du contact, lâcher, I'univers du détachement. Peut s'inscrire dans cet univers ia "dépression trou dans la bouche" dont Frances Tustin a témoigné dans l'autisme, la dépression psychotique dans l'expérience de néantisation,...

Comment faire le chemin inverse de celui, qui du rythme non retrouvé, rigidifie l'être dans la cadence qui évince l'émotion, pour échouer en pure destructivité ? C'est ici qu'une anthropologie psychiatrique est convoquée, dans sa garde même et dans son mouvement de recherche, quand la sensibilité d'un collectif non bâclé mais malléable prête son concours. L'espace psychiatrique a le devoir d'accueillir un non-sens qu'il délimite dans les boucles de la deinande dans un itinéraire continu d'humanisation. Nous mesurons la "folie" d'une telle démarche et le nombre des obstacles que cette dia-gnosis peut rencontrer sur le chemin. Comment ne pas perdre ce contact, c'est tout l'enjeu du débat sur ce sujet. Là où le corps gît épars, c'est du temps oeuvrant qu'il nous faut, ce que nous apprend la thérapeutique dans les autismes et les psychoses.

ANNE POCHET & S. BASTAENS (BELGIQUE)

Les Positions Pulsionnelles Au Szondi De 16 Abuseurs Sexuels Intra- Et Extra- Familiaux

Notre recherche s'attache à établir le type de fonctionnement psychique d'un groupe d'abuseurs sexuels intra- et extra- familiaux à l'aide du test de Szondi analysé sous l'angle de la théorie des circuits pulsionnels.

Le point de départ de cette étude fut une réflexion sur base des théories de H. Vangijseghem, C. Balier et J. Barudy qui reprend la distinction de S. Sgroi entre "abuseurs régressifs" et "pédophiles obsessionnels".

L'échantillon se compose de 16 sujets âgés de 29 à 52 ans se trouvant, au moment de la recherche, en prison pour des abus sexuels sur des mineurs de moins de 14 ans.

Les résultats de notre recherche mettent en évidence, pour l'ensemble des abuseurs et de manière plus marquée dans le groupe des extrafamiliaux, l'inefficacité de la fonction d'apaisement des excitations pulsionnelles dans la dialectique séparation / confusion incestueuse (vecteur C).

Concernant la distinction entre abuseurs intra- et extra- familiaux, certaines positions pulsionnelles apparaissent avec une fréquence élevée et une charge importante ; pour les premiers : h+, s-!, k-, p-, et, pour les seconds : e0, les positions occupées dans les vecteurs S et Sch se caractérisant surtout par leur grande variabilité.

DIDIER BENOIT (BELGIQUE)

Réflexions Sur La Pratique Du Test De Szondi Au Centre d'Accueil Et De Traitement Du Solbosch

L'histoire de la pratique du test de Szondi au Solbosch est aussi vieille que l'institution elle-même. C'est l'histoire d'un changement de statut en même temps que l'histoire d'un changement d'optique dans la pratique. Elle trouve son origine dans un projet de fond de développement scientifique déposé à l'Université Catholique de Louvain. Il portait sur la mise en évidence des caractéristiques de la population des toxicomanes au test de Szondi. Ce travail a été effectué pendant plus de 10 ans par Ph. Lekeuche, alors assistant à la faculté de psychologie. Le fruit de ce travail a été la mise en lumière d'un tripode de facteurs pathognomoniques d'une forme de toxicomanie ainsi caractérisée comme essentielle.

Le protocole de la recherche impliquait qu'il y ait une restitution des résultats du testing au sujet qui avait accepté de s'y soumettre. L'expérience de cette restitution s'est avérée susciter un intérêt majeur de la part des résidents. La restitution du test ne couvrait pas seulement une dimension éthique et déontologique liée à la prise d'un protocole, mais jouait également un rôle important dans la prise en charge thérapeutique. Cette dimension thérapeutique de la restitution est devenue prégnante au cours des années au point qu'un poste de chercheur a été dégagé sur les fonds propres de l'institution. Depuis quelques années donc, cette pratique de la passation et de la restitution du test de Szondi est passée d'un statut de recherche ponctuelle à celui d'une

pratique institutionnalisée. Elle consiste à voir tous les résidents environ une fois par mois pour passer le test et le restituer au cours du même entretien. Nous ne reprendrons pas ici les données de la recherche, mais bien plutôt tenterons de déchoir cette pratique de son évidence institutionnelle pour pouvoir penser son sens, et son originalité.

Penser le sens d'une telle pratique, c'est s'interroger sur l'acte thérapeutique et sur la finalité d'un test de personnalité. C'est penser l'articulation de ces deux dimensions. C'est s'interroger sur la légitimité d'un tel détournement d'usage. Cela implique de rouvrir la question du transfert dans un dispositif thérapeutique institutionnel. Nous tenterons de faire fonctionner ce concept d'une autre manière qu'un concept écran. Il faut en effet, au titre de la différence, spécifer les

conditions et les particularités de ses manifestations institutionnelles, car elles sont éminemment à l'œuvre dans ce type de pratique, elles en forment la structure architecturale.

Penser l'originalité d'une telle pratique, c'est interroger le setting thérapeutique. C'est préciser le cadre symbolique dans lequel elle vient s'inscrire. Si l'institution est conçue comme un dispositif structural, la position de cette pratique dépend et ne trouve son sens que d'être en relation avec les autres éléments de l'institution. Il convient donc de percevoir clairement les interactions de cette pratique avec les autres composantes de la prise en charge institutionnelle.

Au-delà de cette analyse institutionnelle, nous tenterons de préciser les effets de cette pratique sur les résidents.

FIORELLA FEBO (BELGIQUE)

Le Traumatisme Et Les Méthodes Projectives

Sur base d’une ou plusieurs études de cas de personnes gravement brûlées lors d’un accident, nous tenterons de montrer comment les méthodes projectives de Rorschach et de Szondi peuvent tout à la fois éclairer les théories du traumatisme mais également venir les mettre à l’épreuve.

GISELLE WELTER-MUELLER (BRAZIL)

Une Expérience Avec Le BBT - Test De Photos De Professions Dans Le Cadre D’une Industrie Automobile.

Dans le processus d'informatisation et d’automatisation croissantes, les entreprises se tournent de plus en plus vers la valorisation de la motivation de l'être humain. Les informations concernant la compétence et les habilités professionnelles ne sont plus suffisantes de nos jours, dans la mesure où l'identification des facteurs de réalisation personnelle et professionnelle prennent plus d'importance.

C'est dans cette optique que l'évaluation des candidats à des postes dans les départements production et achats d'une entreprise multinationale du secteur automobile, en voie d'installation au Brésil, a été réalisée. L'objectif du travail était I'identification et la corrélation du profil d'inclination professionnelle des candidats (profil réel) par rapport au profil d'exigences professionnelles (profil idéal) des postes à pourvoir.

Le profil idéal a été défini avec les responsables des différents secteurs de l’entreprise (production, achats, maintenance, sécurité et ressources humaines) et utilisé comme point de repère pour l'analyse de concordance entre les profils. Deux tests ont été appliqués pour l'évaluation des candidats : le "Test de Photos de Profession - BBT" - du Dr. Martin Achtnich et le "D70" (raisonnement logique mathématique). La plupart des candidats étaient des ingénieurs ayant accompli des études complémentaires.

Le rapport sur cette expérience a pour but de présenter les résultats obtenus autant dans la démarche effectuée par l’entreprise à partir de l'analyse de concordance des profils des candidats, que du point de vue de leur trajectoire professionnelle d'origine. Et finalement de présenter une caractérisation de ce groupe d'ingénieurs selon les facteurs pulsionnels conçus par le Dr. M. Achtnich.

ROLF KENMO (SUÈDE)

Les Méthodes De Recrutement, De Formation Du Personnel Et Des Équipes Sur Base De La Théorie Szondienne.

Objectif

La théorie de la personnalité de Leopold Szondi est très utile pour le recrutement et la formation du personnel et des équipes. La raison majeure en est que cette théorie est construite à partir d’une structure naturelle à huit facteurs, plutôt que quatre (ce qui est plus commun). Cette étude nous permettra de présenter les instruments utilisés pour le recrutement du personnel ainsi que leurs modes d’emploi.

Contenu

o Comment sélectionner les meilleurs outils de travail ?

o Pourquoi la théorie de Szondi est-elle plus utile que les autres théories ?

o Présentation d’un questionnaire

o Démonstration d’un profil

o Comment analyser les affinités entre deux personnes ?

ANNE GAYRAL (FRANCE)

Atelier Médecine Et Corps

VIRGINIA ROTARESCU (ROUMANIE)

Le Test De Szondi Dans La Clinique Neurochirurgicale

L'abord szondien de la personnalité du patient clarifie la structure psychopathologique réelle de la symptomatologie clinique. L'absence de témoignages para-cliniques incite le médecin à faire appel au psychologue dans l'espoir de trouver une explication pour les symptômes paroxysmaux qu'il rencontre. Une série de cas provenant d’un hôpital de neurochirurgie et présentant une atteinte neurologique largement épileptiforme avec toutefois des phénomènes paroxysmaux de type hystériforme également, met en évidence les raisons pour lesquelles le neurochirurgien moins intéressé par ces aspects psychologiques, soumet ces cas à une investigation psychologique. A côté des procédures psychodiagnostiques permettant de détecter les symptômes cliniques organiques, le Test de Szondi révèle des aspects profonds qui ne sont pas immédiatement apparents et qui, d'habitude, sont ignorés dans le processus diagnostique et thérapeutique d'inspiration strictement médicale.

MARIA CSILLAG (HONGRIE)

Étude De Cas

PIERRE DELION (FRANCE)

Autisme Et Pulsion

L’autisme est la forme paradigmatique de la psychose infantile.

Pour pouvoir mettre à la disposition des enfants autistes un dispositif susceptible de les accueillir et de les soigner, il est nécessaire de recourir à une élaboration complexe des données psychopathologiques à notre disposition.

Dans ce travail pour “penser l’autisme”, le concept de pulsion est un des fondements sur lequel peuvent s’appuyer ces élaborations théorico-cliniques.

L’auteur, en reprenant les travaux de Lacan et Oury, de Peirce et Balat, de Szondi et Schotte, propose de dégager une grille de lecture pulsionnelle de la psychopathologie de l’autisme qui s’articule avec les derniers travaux de G. Haag.

THIERRY VAN DE WIJNGAERT (BELGIQUE)

Szondi Et Lacan

A partir d’une pratique clinique avec des sujets dit « toxicomane », le double éclairage Szondi-Lacan nous a amené à une proposition de circuit pulsionnel différente de celle de J. Schotte. Cette proposition est liée principalement à une réflexion sur le vecteur du contact, particulièrement important pour la problématique toxicomaniaque.

Cette proposition généralisée aux quatre vecteurs, est-elle complémentaire de celle de J. Schotte, a-t-elle un quelconque intérêt théorique et clinique ? Ce sont là les questions que nous présenterons lors de notre intervention.

TANGUY DE FOY (BELGIQUE)

Le Contact Et L'entre-Prise Adolescente

L'adolescence est un temps d'entre-deux durant lequel les questions liées au vecteur du contact du système pulsionnel szondien reviennent avec acuité : que prendre et que lacher de son histoire personnelle ? vers où aller ? d'où partir ? comment s'arrêter ? etc. L'émergence de troubles psychopathologiques à cet âge joue ainsi le rôle de révélateur d'eux-même. A travers une symptomatologie créative, les adolescents sont en recherche d'une esthétique, d'une voie vers la création de soi. Au niveau psychothérapeutique, l'utilisation de médiations expressives dans un cadre spatio-temporel strict peut leur permettre de trouver le chemin d'un devenir propre. Cette présentation se voudrait une réflexion sur ce qui est mis en mouvement dans un tel cadre à partir de ce qui est en jeu dans la sphère du contact.

MARK PATTYN (BELGIQUE)

Analyse Du Destin, Psychothérapie Institutionnelle Et Handicap Mental

La rencontre avec un handicapé mental est également pour un professionnel une expérience déroutante, parce qu'elle n'est pas évidente. Au cours de cette rencontre, nous sommes confrontés, au moins indirectement à toutes les questions essentielles et à leurs réponses limitées (Heinemann, 1997). Cette confrontation avec notre client est aussi une confrontation avec nous-mêmes. Travailler au service d'autrui, c'est aussi à son propre soi. Il s'agit du rapport entre ce qui nous est propre et ce qui est ailleurs. Si nous voulons développer des soins de qualité justifiés d'un point de vue éthique, nous devons être prudents avec les images que nous élaborons des autres et de nous-mêmes. En tant que professionnels, nous devons éviter, par peur ou pour quelque autre raison que ce soit, de créer notre client à notre image et de le considérer comme étant pareil à nous. Nous devons libérer un espace et un temps grâce auxquels - et non dans lesquels - notre client puisse se développer/s'épanouir. Le modèle théorique ouvert est insuffisant à cet effet mais il constitue une condition indispensable pour fournir un point d'appui au professionnel dans son contact avec le handicapé : un point d'appui qui ouvre en même temps des possibilités. Le modèle théorique doit toujours être ouvert à la pratique et aux autres théories s'il ne veut pas être dogmatique. Mais le modèle théorique ouvert est aussi fermé dans le sens où il tente en permanence de penser une pratique d'une manière cohérente et systématique au niveau interne et ce avec une dialectique permanente entre la théorie et la pratique. Un modèle ne doit pas être un exemple dans lequel nous voulons nous refléter ou que nous devons appliquer de manière exemplaire. Au contraire, Ie modèle est un cadre de référence qui fait apparaître un sujet le visualise de manière à ce qu'il puisse bien sûr être implémenté de manière active et qu'il reste intégré dans une discussion permanente. A Zonnelied, nous utilisons notamment la psychanalyse (Vergote, 1988) pour développer nos soins comme cadre de référence et la formation théorique anthropopsychiatrique de J. Schotte (Nijs, 1994) correspondante. ainsi que la Psychothérapie Institutionnelle (Oury, 1976). Ce cadre de référence permet aux professionnels d'assumer le travail humain institutionnel nécessaire dans toute sa perfectibilité. A défaut d'un tel cadre de référence, nous risquons d'enfermer l'individu dans une belle image de mode irréprochable. Et c'est parce qu'il s'inscrit au niveau institutionnel dans la dynamique d'un cadre de référence théorique que ce travail institutionnel pour les gens et par les gens peut devenir un travail 'votif' c.-à-d. Iui-même reflet d'un désir.

Zonnelied veut offrir à tous ses 'hôtes' - car c'est ainsi que nous appelons nos clients - cette 'convivialité' qui permet le processus d'épanouissement c'est-à-dire que l'individu peut réaliser son désir avec d'autres dans tous les domaines de la vie : I'habitation, le travail, les relations. L'individu, dit Lacan, est un animal devenu tributaire du langage. C'est pourquoi il peut désirer (Van Haute, 1989). Le désir doit passer par la structure du langage : c'est pourquoi son objet est mobile et en fin de compte indéfinissable. Cette humanisation implique de devenir un être de désir et donc un être de manques.

L'organisation d'activités de jour ne peut dans ce cadre pas être autre chose que la création de conditions permettant le développement d'un être de désir concret avec ou sans handicap, encore et toujours.

ALAIN JAMAIN (FRANCE)

Szondi Et Prise En Charge De Toxicomanes

ETIENNE DESSOY (BELGIQUE)

L’enfant Malade, Sa Famille Et Son Institution

Etude de la problématique psychotique d’un enfant, à partir d’un isomorphisme entre l’organisation de la famille et celle de l’institution, suivie d’une proposition thérapeutique inspirée d’une relecture du rite de passage.

L’organisation de la famille d’un enfant psychotique présente de telles particularités qu’elle infléchit la manière dont l’enfant élabore les différentes structures de sa personne. Si la psychopathologie de l’enfant a sa base essentiellement dans la manière si particulière qu’il a de prendre contact, cette psychopathologie est néanmoins en conjonction étroite avec la manière dont la famille organise son milieu (sociopathologie).

De son côté, le milieu de vie institutionnelle s’organise spontanément en fonction des pathologies de ses clients. Sans s’en rendre compte, le milieu de vie reproduit les éléments nécessaires au maintien du problème plutôt que de produire des solutions. En cela, l’organisation de l’institution est isomorphique à l’organisation de la famille, elles engendrent une sociopathologie semblable inductrice de la psychopathologie de l’enfant en formant, de surcroît, une boucle rétroactive psycho-socio-pathologique qui concourt au non-changement général.

Une solution possible, en parfait accord d’ailleurs avec les principes de base de la psychothérapie institutionnelle, est celle qui consiste à repenser le vieux concept de rite de passage et à l’appliquer à la communauté provisoire formée par l’enfant, sa famille et son institution. Le rite de passage, un processus de changement aussi vieux que le monde, énonce que le changement de la personne est fonction de la capacité de sa communauté d’appartenance à elle-même se transformer. Nous distinguons donc deux plans de transformation : celui de la communauté d’appartenance et celui de l’enfant.

Nous proposons de considérer le traitement en institution comme l’application d’un vaste rite de passage qui couvre l’ensemble du traitement, de l’admission du résidant à son départ de l’institution.

Au plan de la communauté.

* La première phase du rite consiste à créer une communauté provisoire avec l’enfant, sa famille et son institution. Tâche ardue s’il en est, la difficulté venant plutôt des professionnels habitués à ignorer la famille ou à peu la considérer. La réalisation de cette phase qui implique aussi l’envoyeur et autres spécialistes qui gravitent autour de l’enfant et de sa famille, prend un certain temps et demande la vigilance de tous durant le traitement.

* la deuxième phase est celle de la “ mise en scène ” ritualisée des divergences essentielles repérées dans l’analyse de l’organisation de la famille et de l’institution. Ces divergences, habituellement camouflées sous le manteau de complémentarités rigides, seront progressivement exprimées, aussi bien dans l’institution que dans la famille, comme entre la famille et l’institution. Cette phase poursuit l’objectif de gérer les antinomies et les antagonismes de telle manière que progressivement les clivages se transforment et évoluent vers d’autres représentations, comportements et contacts. Ce travail est au coeur du traitement, il permet à l’enfant d’éprouver une nouvelle position dans sa famille et dans son institution qui lui permettent alors d’expérimenter une nouvelle manière d’exister.

* La troisième phase du rite est la fête. La famille, l’institution et les autres intervenants attestent publiquement la réussite du changement.

Au plan de la personne.

Le résidant est soustrait à sa famille pour y subir un traitement particulier. Il vit en marge de sa famille et profite d’“ un maître de cérémonie ”, le psychothérapeute, qui l’aide à changer.

Ce programme thérapeutique, déjà expérimenté, rencontre beaucoup de résistance parmi les professionnels car il met en cause l’institution et ceux qui y travaillent. Une telle conception est beaucoup mieux acceptée et appliquée dans les structures communautaires nouvelles qui ne se sont pas encore figées, comme le dit Tosquelles, en établissement. Enfin, en tenant compte de la communauté et du résidant, ce programme s’inscrit dans le prolongement des idées de la psychothérapie institutionnelle qui se définit par l’articulation d’une traitement individuel et de la bonne gestion du milieu qui entoure le résidant.

ADINA BARCUTEAN - NON-GOVERNMENTAL ASSOCIATION "SAVE THE CHILDREN", BUCHAREST

NICOLAE DUMITRASCU - "TITU MAIORESCU" UNIVERSITY, PSYCHOLOGY DEPARTMENT, BUCHAREST.

Le Profil Psychologique Pulsionnel Des “Enfants De La Rue” De Bucarest

Notre recherche concerne l’étude des profils pulsionnels szondiens de 24 “enfants de la rue” de Bucarest.

Le terme “enfants de la rue” fait référence à des individus (presque tous enfants ou adolescents) vivant dans une situation familiale, sociale, éducative et économique précaires. Ils logent dans des conditions pénibles (tentes, égouts). Ils vivent de vols et de travaux occasionnels. La plupart sont sans famille, et beaucoup sont délinquants ou toxicomanes. Ils ont passé le test de Szondi une seule fois. Ensuite nous avons établi un profil moyen à partir des réactions les plus fréquentes au test pour chaque vecteur et pour chaque facteur.

Nous avons comparé ce profil moyen aux données de la littérature pour la population normale et à certains syndromes cliniques mis en évidence par Szondi.

Ainsi nous avons remarqué que les différences les plus marquées entre notre groupe et une population normale se trouvaient dans le vecteur du Contact; nos sujets présentant en majorité la réaction d+m- tandis que la population normale donne d-m+.

En général leur profil pulsionnel indique la présence d’un comportement inconstant et infantile dans leur relation au monde (avec un profil du Contact similaire à celui de la période de latence), de l’impulsivité (e-, e0), un comportement destructif et autodestructif (s+,s+) et un Moi mal adapté (k- p0).

ALEXANDER V. SMIRNOV. EKATHERINBURG. RUSSIA

Phenomenon Of Physical Disablement: The Imposed Fate And Free Destiny.

It is possible to tell, that in many respects the presence of physical disablement determines destiny of the person, if it is considered as the factor imposing to the person the following certain existentia. The ailment restricts not only physical potentialities, but also spiritual freedom of the person by virtue of distinctive dictatorship of corporal.

In an estimation of physical inability must exists such approach, which in illness would allow to see not only fatality, but also premises of free destiny, which is choosing and building by the person itself.

As major factors of the imposed fate of the invalid we select inherent and acquired ailment, condition of a development both education in family and specificity of external social influences. The imposing fate (Zwang Schicksal) is shown in inducements (Trieb) transmitted by heredity too. The practical work with the invalids with congenital diseases, who has entailed physical inability, with application of a method ETD, together with a method of the analysis of genealogical tree of the clients, has revealed the facts, that the ailment, can be the specific form of manifestation of a pathology, which was in a latent condition at the parents.

Frequently being met passivity, inactivity of the invalid concerning with improvement of his or her both physical, social situation, is determined by perception of physical limitations as fatally insuperable. In turn, ailment is perceived fatally insuperable by virtue of psychological passivity.

The physical inferiority of the child can raise own deep feeling of inferiority at the parents, provoking in them the different negative forms of behavior concerning to own children-invalids. Rather frequently parents begin to render quite conscious resistance to any developments of real independence of children - invalids, as the independence of the child means the loss of sense of life for parents. Thus, already in sphere of family mutual relations, first social relationships in life of the person, we can see a set of the factors of imposing standards of life, that is imposed fate.

The relation of the invalids with society is not single too. In this respect, two stable and expressed tendencies are traced at least. The first tendency consists in striving for isolating from society. The second tendency consists in strong yearning to be accepted by the society. The presence of these tendencies displays a problem of relationships between the invalids and society - hostility of society to those human beings who does not correspond with ordinary notion about “normality”.

The persons with the inherent physical disease which has entailed physical inability, have strong and brightly expressed abilities to adaptation, that facilitates process of rehabilitation.

For the persons who were initially health, but had acquired the physical inability later, the fact of this inability carries character of a psychological shock, and frequently results in breakup of all existantional orientations.

Without change is actual existing “defective perception of self ”, without psychological work, conducted by invalid, on developing of internal motivation to change of the situation, any external efforts to improve the physical state will be vain. The strong-willed efforts of the invalid are necessary. And, on the contrary, the minimum improvement of a physical condition can be push to creation internal positive motivation to overcoming the imposed fate. In our opinion, in this aspect the specificity of rehabilitation process with the persons having physical inability is consisting.

But only realizing transcendental transfer of omnipotence (Seinsmacht) on Higher spiritual (Geistlich) instance, the person can see higher Being sense of ailment for self, not to experience feeling of the powerlessness compared to ailment and to be valid to constant overcoming of the imposed fate.

To realize a choice between imposed and free destiny it is necessary to achieve understanding that ailment is not heavy burden, but is a rod of sense of life, which is consisted in maximum and independent overcoming of limitations. That there has occurred such comprehension, the person must leave out frameworks of usual perception of ailment and to see in it not simply illness, but favorable conditions for personal growth and development. However such vision occurs only in that case, when the function of Faith (Glaube) is sufficiently advanced.

The new conceptual approach to study of a phenomenon of physical inability, which is considering it only as one of possible forms of existentia is need to be developed. Such approach must demonstrate that the direction of the destiny (Schicksal) of the person with physical inability is explicated within the framework of the free and imposed choice supposing plurality of variants of destiny.

ALEXANDER I. LOSCHKIN, ALEXANDER V. SMIRNOV, KIRILL V. KAMISCHNIKOV (RUSSIE, EKATHERINBURG)

Recherche Sur La Personnalité De Criminels Violents Par La Méthode De L’analyse De Fréquence Des Profils Vectoriels Au Test De Szondi.

Le test de Szondi permet l’analyse de n’importe quel profil isolé et révèle la structure et les caractéristiques des pulsions (Trieb) chez un sujet. Cependant un nombre important de problèmes apparaissent à l’examen du profil pulsionnel de quelqu’un quand on veut déterminer quel besoin prime ou - pour s’exprimer d’une façon plus imagée- agit en soliste, et quels besoins se présentent sous la forme d’un chœur sur le théâtre de la vie pulsionnelle inconsciente. Il n’est possible de faire une analyse valable et de juger d’un profil que lorsque l’on a suffisamment d’expérience et si on maîtrise de façon satisfaisante la théorie de référence, ou pour reprendre les termes de L. Szondi, l’expert doit pouvoir penser à la façon de “l’analyse du destin”.

Il est possible d’étendre considérablement le potentiel du test et du chercheur en appliquant le test à la recherche des caractéristiques de la motivation dans le cadre concret de groupes de sujets.

Nous avons fait une recherche en comparant des criminels violents avec un groupe contrôle. Nous avons examiné et interprété les différents profils vectoriels.

En conclusion, il semblerait souhaitable de prêter attention au fait que cette méthode d’analyse de fréquences des profils vectoriels a confirmé entièrement les conclusions de L. Szondi à propos de la présence chez les criminels violents du "Mörder-Syndrom" (e -, k -, m-), et une prévalence de proportions psychosexuelles DUR > MOLL, ainsi qu’un index de sociabilité négatif.

La méthode présentée est donc utilisable pour confirmer des hypothèses à propos des syndromes pulsionnels, mais aussi pour révéler de nouveaux syndromes cliniques significatifs.

CONCLUSIONS :

1. La méthode d’analyse de fréquence permet l’analyse sur le plan de l’inconscient dans une recherche sur des groupes.

2. La méthode d’analyse de fréquence permet de définir à partir des motifs généraux du comportement dans des groupes, les tendances qui les mettent en route ainsi que leur contenu existentiel.

3. Des résultats plus concrets peuvent être obtenus à l’aide de la méthode présentée dans la recherche de groupes (criminels, toxicomanes, handicapés, patients hospitalisés etc.), dans les processus diagnostiques ciblés (mise à jour de syndromes criminels, de dépendance toxicomaniaque etc.) ainsi qu’un feedback dans la modification du comportement.

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Conférence:

Investigation of the person of a violent criminal by a method of a frequency analysis vector's pictures of the Szondi-test.

Use of the Szondi-test even at the analysis of a profile obtained at single testing, allows to reveal structure and peculiarities of sphere of vectors (trieb) of the individual. However, there happens very trouble, in dealing with a privat profile of vectors (trieb), to define what necessity acts as leading one, or figuratively expressing, is the soloist, and what necessities represent itself as chorus on a stage of life of depth vectors. The valid analysis and the estimation of a profile are possible only with sufficient experience and mastering by necessary knowledge, or in opinion L.Szondi, the expert should have special “fate-analytical thinking” (1).

The potentialities of the test and experimenter can be considerably extended if to apply the test to a research of features of motivation of concrete groups of the examinees.

H. Eysenk in the analysis of personal Correlates of intellect, put forward the problem about use of smaller sample for realization of researches, which are described by the greater exactitude, but also stricter monitoring of structure of the participants - on age, sex, educational qualification, profession etc.(2)

If, as shaping group of individuals on external attribute, to include motive of behaviour, which is combining the participants of this group, then revealed with the help of the Szondi-test of a feature of structure of vectors, will make that set of combinations of necessities, which depending on a configuration of their correlations, force of each of them, valence and the directedness of the tendencies are determining the contents of motivation of the given group.

Really, expressed motive of behaviour, which has a place at all members of the certain group, nevertheless, at the concrete representative of this group can, in the basis and contents, express different depth-psychological existential needs. For example, by consideration of group of drug addict individuals it is possible to find, that drug adiction is appeared as a result of a frustration, dissatisfaction of necessity in love (h +), or necessity in acceptance (m +), or self-destruction of the person (k -). Similarly in group alcoholic, alcoholism can be result of constant failure of necessity in acceptance (m +), necessities in love (h +) or to be an original method of manifestation and discharging of Cainistic affects (_ -).

The method of work with the Szondi-test, offered by us, expanding its potentialities, was sampled by us in investigation of violent criminals, which are those ones on definition of criminal court for accomplished criminal action (murder, rape, disabling).

As control group were presented the citizens who are never were involved to responsibility for defiance of the law.

The sample of groups from both parties has made till 100 persons, amount of profiles in group of violent criminals - 228, in control group - 248, age and sexual attribute - homogeneous. Conditions of realization of testing - standard.

On the first investigation phase, all obtained profiles of group of an external criterion (in our case - the violent criminals) were drawn in the hierarchical order, where the greatest number was appropriated to profiles having the greatest frequency in group, and the least numbers have received seldom meeting profiles (see. Table _ 4).

Taking into account, that the structure of vectors (trieb), according to the Szondi' s doctrine, consists of 4 vectors: sexual, paroxismal, “Sch” - vector and contacts one, the account was conducted on all vectors separately.

The comparison of selective parameters of group of violent criminals and control group was conducted by criteria Smirnov-Kolmogorov, intended just for comparison of frequency selective parameters (estimation of a significance of integrated distinctions between samples) (3).

The criterion has confirmed the put forward earlier hypothesis about significant distinctions of indexes between group of violent criminals and control group on an errorlevel 0,001 (see. Table _ 1, 2,3).

Discussion of results (see. table. _ 4):

1. Analysis of a sexual vector.

The greatest tension (!) and the positive choice in all pictures is watched in the factor h, that symbolizes dissatisfied necessity of love at the examinee (h +!). The violent criminal feels lack of love and gentle relationships, which was probably generated at him in children's age, in result of rejection from part of the significant intimate people (father, mother).

Therefore this necessity remains in essence not sated, even with presence of real object of love (sexual partner). For violent criminals the satisfaction of need in love is extremely difficult by virtue of necessity, on the one hand, their certain selflessness (Selbstlosigkeit) and, on the other hand, extreme scarcity of their sensual - emotional sphere.

At the same time, the violent criminal has a high incentive potential to activity, to expenditure of muscle-powered energy, demonstration his manhood, which together with compensator pressure of non-realized feeling of love (h +!), accepts for the person and another peoples pathological need in sadism. Discharging of aggression in conditions of modern society, is for criminals as more easy and accessible way of removal of sexual tention (s +!; s 0).

2. Paroxismal vector

On the one hand, the presence only of negative choices in this vector speaks about deep fear and alert, which are paralizing the person of a violent criminal, which are provoked in him by means of contacts with enclosing world and relations, folded with him. (hy -).

On the other hand, the presence of often zero responses specifies on impulsive, explosive character him behavior (P - 0, 0 -, 00).

As structure “Ich”, which answers for management of vectors, does not cope with it role, affective sphere of violent criminal becomes leading in a regulation and controlling of behaviour. It is appeared in demonstrating spiteful Brutal character in relation to the wittingly weak partner (e -, e 0).

3. Sch - vector

The weakness of “Ich” position is expressing in absence of positive responses in the factor of vectors (k +). It is shown that the person of a violent criminal has not sufficient cognitive possibilities to overcome frustrating vital difficulties. The absence of positive responses in egosistolic part of “Ich” also displays, that the person can not, and consequently, does not want to accept social norms. As a result of it, the person as if lives in “strange house”, frequently not understanding the public norms of law and order (Sch - ±), to which the person is to obey because of fear, but without rational acceptance and recognizing of their contents (Sch - -).

Other class of violent criminals make infantile person, obstinate and susceptible, with brightly expressed egocentric position, agressively perceiving everything, that contradicts to their sights (Sch + -). The social norms are perceived by such persons as intolerable fetters, as violence above themselves.

The following responses of vectors of “Ich”, speak about backwardness ideations-sphere, about a possible pathology “Ich” (p0; p -; p ±), therefore violent criminal frequently is simply unable to see and to create perspectives of his development, to change his own usual-life reality.

At last, prevalence of responses negativism (k -) speak about extremely destructive and destroying the person, attitude to a world and to itself.

4. Vector of contacts

Almost all significant responses of contacts, behind exception (C - +), speak about extremely unstable character of the personality of a violent criminal.

It is shown in absence at him the ability to support the equal relationships with both significant objects and world as a whole, since he feels self in these relations as constrained human being.

Therefore, he can tear them easily in the form of frustrated aggression or in hypomaniacalical aiming to come off object, to get liberty and to leave on wide open space (C 0 -!, + -!). As result hypomaniacalical rushing the state of deep depression and apathy is appeared (d +!, d 0).

Sometimes, on the contrary, the dependence from object begins to accept character neurotycal connection, when with imaginary or obvious loss of object, for such individual, the connection with a world is interrupted (C 0 +!).

The response of exception (C- +) only confirms expressed above general aiming of the person. This response speaks that the relationships with the partner have stable character of sadomasohism, in background of which lays incestuozen connection (Inzestbindung) with object of affection. The dependence from the partner in this case frequently is discontinued by alcoholic dependence (m +).

The second task of experiment was encompassed in revealing basic motivational tendencies and diagnostics of directedness of the person of a violent criminal.

Revealed by us the structure of necessities of a violent criminal from within fills with the contents motive of behaviour, in our case of violence, influencing on this behaviour in latent form.

Actualization of necessity, i.e. its transformation from latent, outwardly passive form in the open and active form of behaviour, occurs as a result of interaction with objective social environment - situation.

In this case the pressure is rendered on the person by two forces - internal incentive force of necessities and external environment, demanding from the subject the physical and intellectual efforts, and also certain correction of behaviour.

As a result of interaction of these forces the motivational tendency of the person is shaped, which determines behaviour of the individual. Motivational tendency or the directedness of the person bears in itself simultaneously parameter of a parity of internal incentive forces and the presentation in consciousness of the person of preferred interactions with an environment.

In theory Szondi the necessity is always presented by two aimings, basically - polar opposite on a direction of operation. For example, the necessity in manhood, introduced in the test by photoportraits of sadists, consists both tendency to activity, aggression, and in the extreme form - sadism, and from the tendency to passivity, selflessness, masohism. Both incentive tendencies having integrated form uniform, discretely variable, individual displaying of manhood, or in opinion Szondi - need in manhood.

Szondi has named them as “Trieb faktor”. In a method of testing, the incentive factor reflects persistence of a choice of portraits of the individuals, who have one kind of disease, that on a plan of Szondi should reflect the direction of motivational tendency of the person (1).

The conjecture that motivational tendencies of a violent criminal should on a significant level differ from motivational tendencies of the persons, who keeps the laws, is drawing the hypothesis of a research. It is possible, since, on a lot of the reasons, the person of a violent criminal can not refuse from realization of one or anoter necessity or to replace its direction even under a pressure of external forces.

According to this purpose the obtained total parameters factor's responses of group of violent criminals were compared to on Student’s t - criterion with analogical parameters of control group. The results of significances of the comparative analysis factor's responses are indicated in the Table _ 6.

Discussion of results:

1. Sexual vector: Statistically significant distinction of responses h + at violent criminals and responses h -; h0; h ± of control group (norm) can specify inability violent criminals to sublimation of necessity in love (h -; h ±) and satisfaction it in the natural form (h 0).

2. Paroxismal vector: Statistically significant distinction of responses _ - at violent criminals and responses _ + control group testifies that the aiming to violence at criminals, is based on Cainistic base of accumulation of spiteful affects and absence of possibility to inspect and to constrain them.

3. Vector “Ich”: The research has shown, that dominating responses in Egosistolic part of “Ich” at violent criminals are the responses k -, k0, but the responses k ±, k + meet rather seldom. The responses of control group have appeared practically “mirror”. It displays on weakness of positions of “Ich” (k0), inability to operate by the vectors (rare responses k +, k ±) and also reflects of expressed tendency to destruction and selfdestruction (k -) at violent criminals.

In sphere of Egodiastolic part of “Ich”, the research has shown, that the responses _ + in group of violent criminals meet seldom, whereas in control group it have appeared dominating. Basic responses in group of violent criminals are responses _ -, p0, _ ± .

They testify to inability of violent criminals to create Social-acceptable ideals and aimings (the absens _ +), which are substituted by Ersatz-objects (joining up in gangs, material fetish) and Participation with them (_ -), pathological weakness of “Ich” (p0), state of estrangement and abandoness (p±).

4. Vectors of contacts: In sphere of contacts the following responses were revealed: prevalence of responses d +, d0. Statistically significant distinction of responses m- at violent criminals with responses m0, m ± in control group.

The contents of these responses can specify absence of attachments to stable values and significant objects of life (rare responses d -) at violent criminals.

It, in turn, conducts that in the field of contacts the person of a violent criminal shows instability, throwness and indefiniteness of interests (m -), his life has not a definite purpose and as though is directed “in nowhere”(d +, d0).

In the conclusion, it would be desirable to pay attention that the method of a frequency analysis of vector pictures completely has confirmed conclusions L. Szondi about presence at violent criminals “Murder-Syndrom” (e -, k -, m-), prevalence psychosexual proportions DUR above MOLL one and negative index sociality (see. Table _ 4, 5).

Hence, the offered method can be used both for confirmation of hypothesises syndromatics of vectors, and for revealing new significant syndroms.

The table _ 1. A scatter of values of group of violent criminals

The table _ 2. A scatter of values of control group

The table _ 3. Values of a total number for both groups

The table _ 4. Vector pictures of violent criminals, received the greatest number

The table _ 5.Datas of values of statistical distinctions of means on factor’s responses of the Szondi-test (p = 0, 001).

CONCLUSIONS:

1. The method of a frequency analysis allows to conduct successfully the depth-psychological analysis for group researches.

2. The method of a frequency analysis allows on the basis of the general motive of behaviour combining group, to define its incentive tendencies and them existential contents.

3. It is possible further practical results received with the help of an offered method as a result of a research of any group (criminals, drug-users, invalids, clinical patients etc.), to use in process of “point” directed diagnostics (revealing criminal syndroms, narcotic dependence etc.) and feedback in correction of behaviour.

The literature:

1. Szondi L. Lehrbuch der Experimentellen Triebdiagnostik. - Hans-Huber Verlag: Bern. 1972.

2. Runion R. The Directory on nonparametric statistics. Moscow: The finance and statistics, 1982. 197 p.) 1982. 197 _.

3. Eysenk H. J. Personality and intelligence: psychometric and experimental approaches // Sternberg R., Ruzgis P. (Eds). Intelligence and Personality. N.Y.: Cambridge University Press, 1994. P. 3 - 29.

ABRIBAT JEAN-PAUL, TANCE (FRANCE)

La Notion Du Soi, Au Risque De La Théorie Des Circuits Pulsionnels Et Du Moi En Procès

Das Es : il est arrivé que l’on traduise le Soi.

Le Soi : lieu de clivage entre FREUD et CARL GUSTAV JUNG, lien où LACAN rencontre WINNICOTT; lisons le Séminaire : l’Acte psychanalytique c’est à dire réécrit la disjonction du Savoir et de la Vérité.

Nous convoquerons l’élaboration de la théorie du false self et des personnalités as if : HELENE DEUTSCH, le débat entre KOHUT et OTTO KERNBERG, les travaux d’EDITH JACOBSON, notamment sur les dépressions.

Accès à “l’espace du secret” et au “Soi caché”, pour nous référer à MASUD KHAN ?

Ou bien plutôt, ce qui n’est pas excluant de ce qui précède : mise à l’épreuve du mouvement dessiné plus haut, par l’outil du “moi en procès”, l’article de 1983 de J. MELON, PH. LEKEUCHE, J.M. POELLAER et H. VANDERSCHELDEN in Les Cahiers des Archives SZONDI : LOUVAIN-LA-NEUVE et la théorie “des circuits pulsionnels” de JACQUES SCHOTTE.

BERNER-HUERBIN Annie (Suisse)

Hippocratic Humours and Szondi’s drive system

Ancient world-perceptions: If we speak about Hippocratic medicine, we have to understand, that we mean an ancient medicine, not a somatic medicine as we know today. Ancient medicine such as Chinese medicine or Indian Ayurvedic medicine today still treats the body beyond the soul or energy-body. We know much about the body and somatic rules since we have developed natural sciences and technical knowledge. We have become accustomed to perceiving our world and ourselves by somatic models. Even in psychology we use the somatic level and that means more static models. We are mainly still living in a world of matter, and its laws are the laws of Newton. This is not so for the ancient people: They must have had quite a differentperception of the world and of themselves. They perceived a world in movement, and what was moving became in Greek a phenomenon, which is a radiating quality. The following sentence is from the ancien t philosopher Heracli t all is flowing - in Greek : p an ta rhei. Ancient people understood very well the energy dimensions and couldn't perceive no other way of perception. Thus for the beginning of somatic medicine Hippocratics used energy models. Basic conceptions are those of an energy field, the soul or Greek "psyche?' and the energy, flowing within it. It is very interesting, that in the energetic world, we find transculturally identic symbols. In the mythic way of transmission, the old language used the symbol of the "life-tree" as the energy-field, and the "snake" as the energy: We know these symbols from Indian, from Hebrew, from Egyptian tradition, from the Indians life tree, from Germanic and last but not least from Greek tradition. The Aesculapian stick is still used as a symbol of medicine. But what many people do not know is that in the ancient tradition, it was the very symbol of masculine healing energy. And this masculine healing symbol was always in dialogue with the feminine healing energy: Hygieia, feeding the horizontally flowing serpent. The two were always used together and together symbolized the Greek Caduceus. The same symbol can be found in Sumerian tradition since 2000 b. C. as the symbol of therapists or healers (Marguerite KARDOS-ENDERLIN, Hungarian scholar).

The doctrine of homours: We can follow the models of Hippocratic tradition until the oldest vestiges in Sumer, Babylon and India. Here models of elementary energies were also used as "air", "fire", "water", "earth", which are not chemical elements, unknown in the ancient world, but elementary energy-phases. In the Hippocratic Tradition the energy-phases in living bodies are called "humours". This "humour"doctrine is well known. But there is always a missunderstanding and confusion with the concrete humours of the body In actual interpretations of Hippocratic texts. Interpreted in such a way, "humours" make no sense. We have to remember that ancient traditions knew neither blood- circulation, nor respiration-physiology. We need an other approach for understanding "humours" in the energy world and medicine. In my research I have tried to understand the significance of "humours". In Ayurvedic medicine we find the so-called "tridosa"-doctrine with also three "humours":

Ayurveda tradition ancient Greek tradition

"wind" "blood"

"gall" "gall"

"phlegm" "phlegm"

In Ayurveda tradition the "humours" are energy principles: "wind " is the flowing -principle, "gall" the principle of transformation or metabolism, "phlegm" is the principle of firmness and limitation. Two of them are congruent with the Greek system. So "wind " and "blood " should correspond too, namely in the quality of flowing. Thus these principles should be understood in an energetic sense, as in Greek tradition. In the ancient world, man was in a subtle resonance with the macrocosm. He participated at the whole, in Greek the "holon". Today, we often use the word "holistic" in our research for other values of living and healing: The energetic flow was conceived as a process of alternative energy-phases on many levels. Older Greek tradition had three phases, as did Ayurveda tradition. The Hippocratic therapists made a more subtle differentiation of "gall-phase" in a melancholic and choleric phase, most interesting in regard to the SZONDI system. This differentiation- which we will speak about later - is a genuine Greek contribution to energy-perception. It survived until our time as the model of temperaments. We can say, that "humour"- theory is the theory of the process of energy-phases on all levels of the microcosm in resonance with the macrocosm. My goal today is also to make clear how energy-processes work.

Actual process-models: Where do we find the notion of processdynamics in our culture? With the beginning of psychotherapy, in psychoanalysis FREUD proposed the view of ontogenetic phases of development (oral, anal, phallic, and genital). In connection to this model I will mention shortly the well-known SZONDIan system wth its drive circuits. The psychiatrist E. KUEBLER-ROSS gives a very impressive description of phases relating to the mourning- process: Her concept is, that there are phases, especially rage and mourning, which have to be run through many times in the mourning-process, until there is full acceptation of the event. She adapted this view of mourning process to many levels of human loss- situations, and I think that this is great. Later on we will see, that already in Greek medicine, melancholic processes were paradigmatic in Hippocratics' study of the function of energy-processes. Further on we find themodel of collusion of the Swiss psychiatrist Jurg WILLI: In his study on couple-dynamics he proposed the concept of ontogenetic development- phases (psychoanalysis) as a structure of couple-processes. He differenciated between a narcisstic collusion - type, an oral collusion, an anal collusion and an œdipian collusion. His originality is in conceiving couple difficulties as types relating to characters in the sense of group characters. I will go further and say that couple processes also have phases, or all human processes and group processes can be conceived as phase-processes. This view is the goal of actual movements as Process-oriented Psychology (MINDELL) or psychanalytic Process-research. Human living contains small and huge processes, which all consists of the same typical phases. And this was the ancient Greek way of perceiving and structuring all microcosmic and macrocosmic processes. What we have developed as time-measuring in equal time intervals, that which are hours, were planetary-phases in ancient Greece, called "horas". This system of horas is still used in India. Today, an ancient phase-model of the Sufi and probably also of the Pythagorean tradition has been discovered and is often used now in consulting: namely the Enneagramm. It differenciates between nine phases (Gr. ennea) and can be well adapted for individual and group consulting. If we look at the "humour-phases", conceived in polar under-phases - like Szondi-drives- we have eight phases, and adding an integration-phase, like the pontifex-Ego, we have the same basic system of nine phases, we can deduce also from the Hippocratic system.

Phase models and typology: As ancient systems do and as "humour-theory" always does, the Enneagramm is connected to a typology: The flowing phases were conceived on a line of materialisation (way down, way up). They condensate on the level of characters, known as the temperaments and at least on the level of body-typology in the sense of KRETSCHMER (leptosome, pycnic, asthenic). Therefore the temperaments which have survived from Hippocra tic tradition until our century are the condensation of "humour-phases" therefore. Why can't we easily comprehend ancient science in an integral way? Because ancient energy-doctrines were only for initiated people. Furthermore everything is written in a secret language, which we need code-words to understand. Greek philosopher-schools were groups of initiated people, who spent their life developing their energy-potentials and their wisdom. In rediscovering the ancient energy-models we shall find a schedule which can help for a more subtle diagnostic and therapeutic approach.

From "three -humors- theory " to "four-humors- theory ": As in Ayurveda and in Mongolian medicine, in ancient Greek tradition we find a three-phase "humour-system", where "gall" was not yet differentiated in a melancholic and choleric phase: So there are "blood" - "gall" - "phlegm". Now we will go back to the oldest European documents, where the "humours" are mentioned, and we will try to understand their meaning. In ancient epic tradition there is already a very differentiate know how especially about "gall" - processes. In the Iliad, 800 B. C., we find namely an energy- theory under the well- known war pictures. The old epic poem treated human archetypic development with symbols of heroes, as an archetypical human being. The deep sense of those verses was perhaps energy-teaching. There is an interpretation for instance of the Odyssey as the man's path of development in specific phases: Namely from Kirke to Calypso to Nausicaa to Penelope. For my understanding of "humour"- conception I looked for the oldest "gall" phenomena and found a phase-theory of "gall" processes in the Iliad: The process is demonstrated by the hero Achilles running through the phases of rage and vengeance to mourning, forgiving and love. The epic poem had the purpose of teaching about "gall" and begins with "rage", which is a quality of "gall":

"Oh goddess, sing the rage of Achilles, which caused so many pains to the Greeks..."

The epic poem can be in a new interpretation an introduction to the danger of fixation of energyprocesses: Achilles loved a woman, and Agamemnon the king took her away. Therefore Achilles fell into a rage and obstinacy and didn't move any more (fixation). Only when he accepted mourning he became human again and was able to forgive and to love further. The epic poem ends with two funerals and mourning rituals (and not with the end of the Trojan war). And the sentence we may draw upon from this teaching and what has a high actuality today is, that only through reconciliation is human development possible. The danger of the "gall" processes is the enduring of rage. Who is especially inclined for going through "gall phases": The highly susceptibles undergo a first phase of

1. pain and mourning as a "black gall" process, and a second phase of 2. rage and undeveloped emotions, which later would became "yellow gall"

But then the process has to become 3. self-responsibility and a forgiving phase, that mean "phlegm" or self-limitation and continues then to 4. love phase, mentioned as "blood" and eros (cf. Christian communion)

These phases of different energies can be discovered in all living processes we are bound in. Thus in the "gall"-processes there is the catalisator for the Greek development and differentiation of the energy-phase-theory, and at least the model of temperaments. It is also very interesting, that FREUD made very important energy observations on "mourning and melancholy", and E. KUEBLER-ROSS' phase-theory issued from her mourning observations as well. In Hippocratic literature (peri physeos anthropou) we can find the following system as it was already prepared in the Homeric epic poem: The differentiation of "gall" in two phases is proved to have existed in the last third of fifth century b. C.:

Greek system SZONDI

"yellow gall" (choleric phase) > e+

"gall" (Gr. cholos/cholé) > e-

"black gall" (melancholic phase) "manic" > m

depressed" > d <

The modulating parameters of the Greek energy-system: We can see now, that Greeks developed at their most creative period, which is the classic period of the 5th century b.C., a genuine European energy- system on many levels, all in resonance with smaller and bigger systems. The ancient systems of three phases, as they existed in other cultures too, became generally four phases: As the "gall" -phase became two phases, melancholic and choleric, also the summer-phase was differenciated as "summer-autumn". I willnote the main corelations as the following, but we have to configurate them not in a linear, but in a caleidoscopic manner:

"humours" dynamics of process horas

"blood" warm - moist spring, morning, childhood

"yellow gall" warm- dry summer, midday, adult

"black gall" cold - dry autumn, evening, middle age

"phlegm" cold- moist winter, night, old age

The two first columns seem to be most frequently used ones and gave reason to the system of temperaments, which has survived until our era. And last but not least, in those two parameters, we can recognize the parameters of the SZONDIan drive-system.

Now we should look at the existing systems of consciousness, and the place the "humour-phases" occupied in that system. In the Platonian work, as in Hippocratic and later medical works, classified by Galenos, we can guess the same system, which consisted of the different levels of consciousness the human being can transgress and develop. Next to the process-phases I think that the view of a formed mental path of development is one of the most important approaches we can find in the ancient culture and what we need today. According to the quality of temperaments there were four main-paths to reach the goal of the highest level ( theia mania). And these paths were cultivated in spiritual groups we now call philosopher-schools by meditation, yoga and rituals. These systems were secret systems, the reason why we find them only piece by piece and through allusions, and not as we do in psychologic literature. The basic system of consciousness with its four paths in the Platonian writings was as following:

theia mania

eros blood) religion/ cult (y. ga) arts (phlegm) mantic (b.gall)

Development of the melancholic phase: Now we will look at the development of the melancholic phase of "gall", which was the ancient paradigm with which Greeks experimented in trying to understand the process dynamics. If we mention the melancholic phase, we have to notice, that the whole system is not a pathologic one, but is normal psychology, pathology being only the deviation of normal energy processes. We have to observe this also in using the SZONDIan system, which, as medicine and psychology mostly do today, slides always into a pathologic view. Melancholic processes during the Greek classic period were well demonstrated as well as in the beginning tragedy and seems to have had a large influence in that period. Perhaps it is still a very important phase of western civilization if we think of depression becoming the main symptom of our culture ( as LOWEN says). It is very interesting, that the Greeks had already experimented with wine to demonstrate the different levels of consciousness. We find the following melancholic spectrum by increasing the dosage of wine as the following:

+ talkative, courageous

++ groce

+++ insolent, frevelous

++++ maniac

+++++ turn to depressed phase

In 300 b.C. we find a fixed system of two lines of melancholic qualities (cf. bipolar), increasing by "warm" and "cold" qualities. The qualities indicating the dynamics of the process we use still today in a concrete or figurative sense (I got hot).

+++ maniac, ecstatic

++ hastier

+ unstable

- depressed

-- slack, loose ,

--- apathetic

Here, in relation to the Szondian system it is interesting to see, that it is the middle mixture (cf. Triebmischung) of the energies, which is the best. What is the center of the scale of the process dynamic is the mystery of energy- practice and depends on the character of the human being. The notion of mixture (gr. krasis), the good mixture (enkrasia) and the bad mixture (dyskrasia) are eminently energetical terms, SZONDI uses too. In 300 b.C., in the work of Theophrast, disciple of Aristotle, we find a complete system of four energy-phases formed by the qualities of "warm" and "cold" in an increasing and decreasing sense and giving the basic structure of a dynamic psychical typology. "Warm" and "cold" can figurate as "fire" and "water". "Fire" and "water" are the Greek "Yang and Yin ", which Szondi introduced by "dur" and "moll". So the elementary notions of mental typology, mainly created by Hippocratics, is in both the system of temperaments and the system of SZONDIan drive:

theia mania (pontifex Ego)

S P Sch C

eros (blood) - choleric (religion, y.g.) - intelligence (phlegm) - melancholic (b.g. )

What is to be noted for further work, is, that the Ego-functions of SZONDI correspond to intelligence-functions in the Hippocratic System, or intelligence is dependent on the phase of delimitation and concentration ("phlegm"). As SZONDI does as well, the system is used for all levels of life, but also for all levels of mental development (native living - socialisationhumanisation). And what is to be accentuated in the SZONDIan system is, that the phases are always in

action, and human beings are participating at all phases continuously. So the drive-circuit -conceptions of the searchers of Louvain are not only SZONDIan but a very old way of energetic process-conception.

Indeed most of SZONDIan conceptions are formed in the ancient medicine and the understanding of the old energetic theories and paradigms help us to better understand the complexe SZONDIan system and the human dynamic psyche.

ADINA BARCUTEAN - NON-GOVERNMENTAL ASSOCIATION "SAVE THE CHILDREN", BUCHAREST

NICOLAE DUMITRASCU - "TITU MAIORESCU" UNIVERSITY, PSYCHOLOGY DEPARTMENT, BUCHAREST.

The Drive Psychological Profile Of The "Street Children" In Bucharest

This research is a study of the drive psychological profile of a sample of 24 "street children" in Bucharest, tested with the Szondi test. The term of "street children" refers to those individuals (almost all of them either children or teen-agers) with a poor familial, social, educational and economical status, living in slap-dash homes (sewers, shelters), dealing with begging or various unskilled occasional jobs. In their great majority, they have not a family; many of them are delinquents and drug-addictioners.

The subjects were tested once with the Szondi test. Then we set up an average psychological profile based on their most frequent test reactions for every drive factor and vector. This average profile has been compared to data existing in literature concerning the average drive profile in normal population and to some clinic syndromes elaborated by Szondi.

Thus, the most noticeable differences between our sample and the normal population can be seen in the Contact vector, where our subjects show the d+ m- reaction as the most frequent one, as opposed to that shown by the normal subjects (d- m+). In general, their drive profile indicate an inconstant and infantile behavior in relation to the world (the Contact vector is similar to that of the children being in the latency period), impulsive (e-, e0), destructive and self-destructive (s+, s±) behavior and a poor-adjusted Ego (k- p0).

JORDI BACHS Y ALFONSO ALARCÓN UNIVERSITAT AUTÒNOMA DE BARCELONA Y UNIVERSIDAD AUTÓNOMA DE MADRID

La Mujer Maltratada A La Luz Del Modelo Szondiano

Es natural condición de mujeres desdeñar a quien las quiere y amar a quien las aborrece

Cervantes

Resumen

Este trabajo tiene por objeto el estudio de la mujer maltratada mediante la teoría y el test de Szondi. En base al modelo szondiano ofrecemos los primeros resultados de la investigación que estamos llevando a cabo con un grupo de mujeres maltratadas: analizamos detenidamente las configuraciones vectoriales obtenidas con el test y el perfil de personalidad que de ellas se obtiene, tomando como referencia normativa la notable investigación hecha en Navarra por Soto Yárritu. Las características psicológicas del perfil, pasividad, conservadurismo, dependencia, represión y negación, permiten hacer una hipótesis sobre el conflictivo vínculo afectivo de la mujer maltratada con individuos violentos y agresivos, y sobre la elección afectiva que le precedió.

El maltrato conyugal

A todas luces el fenómeno del maltrato conyugal ha cobrado una especial resonancia en la sociedad moderna. Los datos actuales relativos a víctimas del maltrato físico alcanzan valores que han producido y producen alarma social. Desde el ámbito de la psicología, el tratamiento teórico dado al problema ha sido plural, e incluso divergente cuando no contradictorio, con predominio de argumentaciones básicamente descriptivas que pretenden explicar el problema. Nosotros nos preguntamos sobre el proceso previo al maltrato, es decir, el de la elección afectiva de pareja, a partir de los descubrimientos szondianos sobre la dinámica de la elección humana. Creemos importante estudiar los mecanismos que actúan en este proceso (encuentro, atracción) y cómo intervienen en la formación del vínculo afectivo, que en algunos casos deviene extremadamente doloroso y destructivo.

Creemos que el maltrato conyugal o de pareja debe situarse ante todo en el contexto general de la agresividad humana y de los trastornos que conlleva la vida en común a causa de las pulsiones humanas de agresión y autodestrucción (Freud, 1968). La experiencia y los datos publicados en innumerables trabajos nos dicen que se trata de un fenómeno universal, tanto geográfica como temporalmente, y se manifiesta independientemente de factores transculturales. En este sentido no parece que pueda afirmarse que sea un triste privilegio de un determinado grupo social.

Un hecho sorprendente y paradójico es a menudo la actitud de ciertas mujeres hacia su agresor, llegando a límites inexplicables de tolerancia, perdonando una y otra vez las agresiones, retirando denuncias interpuestas, justificando incluso la agresión ajena como expresión de amor. Parece existir ante la agresión una tendencia, no necesariamente exclusiva de la mujer, que desde una perspectiva psicoanalítica podría equipararse al mecanismo defensivo de la negación. El agredido ignora y niega paradójicamente el desmán y los atropellos sufridos. Incluso se habla, en relación con dicha tendencia, del síndrome de la mujer maltratada, que se caracteriza por la indiferencia, pasividad y falta de habilidad de la mujer en utilizar los recursos sociales para afrontar el problema. Parece como si la mujer maltratada tendiera a actuar en beneficio del agresor y de su impunidad, manteniendo el vínculo legal y afectivo con él, a pesar de las graves consecuencias que de ello se derivan. No ignoramos, evidentemente, los componentes económicos y sociales que han condicionado y condicionan aún a veces el mantenimiento de tal relación de sometimiento, pero existen casos que parecen escapar a tal interpretación y plantean serios interrogantes.

Muestra de estudio y resultados

La muestra de estudio es de 10 mujeres que en sus relaciones de pareja han sufrido malos tratos; se trata pues de un grupo de mujeres maltradadas (MM). Ocho de ellas han sufrido malos tratos de tipo físico y todas ellas de tipo psicológico. A cada una de ellas, además de la entrevista clínica, se ha aplicado el test de Szondi unas ocho veces por término medio, dando lugar a 76 observaciones en total.

Aunque es evidente que la metodología szondiana privilegia ante una problemática probablemente psicopatológica un análisis preferentemente clínico, caso por caso, aquí y ahora analizaremos los resultados del grupo en su conjunto con el objetivo de establecer el perfil que lo caracteriza, comparando dichos resultados tanto con el grupo normativo (1000 húngaros adultos sanos) de Szondi (1955), como con el grupo normativo (750 habitantes adultos sanos de Navarra) de Soto Yárritu (1953). Nuestra hipótesis de trabajo es simple: creemos ante todo que el modelo szondiano nos permitirá conocer la dinámica conflictiva subyacente a la relación de maltrato, revelando signos testológicos específicos y diferenciales de nuestro grupo clínico de estudio. En cuanto a los datos normativos, utilizaremos obviamente los de Soto, por tratarse de una población española, pero vale la pena señalar “la inesperada coincidencia de la frecuencia media de los navarros con la de los húngaros en 62 de 64 cuadros vectoriales” (Szondi, 1970, p.398). Las pocas diferencias significativas deben atribuirse, según Soto, a factores educativos, religiosos y culturales (mayor índice de fidelidad, d- m+, en la Navarra de los años 50, que en la población húngara). Una última observación: de las 16 combinaciones posibles entre las reacciones a los dos factores de cada vector (+, -, 0, ± ), solamente consideraremos en nuestras tablas los porcentajes superiores al 5% por considerarlos los más significativos de nuestro grupo experimental. Esto representa para cada vector el porcentaje siguiente de reacciones grupales: Vector Sexual, 82,1%; Vector de Contacto, 69,3%; Vector Paroxismal, 73,2%; y Vector del Yo, 70,6%.

Vector S

El Vector Sexual es muy importante en el estudio de nuestro grupo donde se han producido y se producen trastornos y conflictos que afectan el area sexual y afectiva. El análisis de las reacciones vectoriales, que presentamos en la tabla 1, se refiere básicamente a la relación dialéctica entre Eros (factor h) y Thanatos (factor s), es decir, entre pulsiones de vida y pulsiones de muerte, o en otras palabras, entre ternura y agresividad, componentes esenciales de la sexualidad humana.

Tabla 1. Vector Sexual. Porcentajes de las configuraciones vectoriales > 4%

Configuraciones

+ - Es la más frecuente en nuestro grupo de estudio, con un % tres veces superior al grupo normativo de Soto. Es signo de pasividad total en las personas que dan esta reacción. Si la tendencia es hipertrofiada (s-!) hay que sospechar inclinaciones masoquistas, de sumisión absoluta, lo cual ocurre en 4 de las 10 mujeres maltratadas (MM) de nuestra muestra. La hipertrofia en el factor s se halla, en efecto, concentrado en 4 casos, con un 33% de reacciones, razón por la cual dichas personas pueden ser considerados “masoquistas” con toda probabilidad.

+ + Sexualidad adulta normal, sana, (16,5% más frecuente entre la población normativa de Soto).

+ ± Sexualidad normal, pero teñida de pasividad y masoquismo (5,8% más frecuente en nuestro grupo).

+ 0 La necesidad de ternura se expresa de modo infantil (5,9 más frecuente en Soto).

En el PCE (tabla 2) la configuración + - del Vector S se repite en una proporción significativa (20,5%), lo cual significa que la característica pasivomasoquista se halla firmemente asentada en las mujeres que presentan esta convergencia. También aparece la configuración contraria a la anterior (- +), signo de sexualidad agresiva latente, no resuelta ni elaborada, que en algunos casos se tranforma en su opuesto de cara al exterior (pasividad, masoquismo) o en actividades sociales y humanitarias (sadohumanismo). Es el caso de una mujer de nuestro grupo que dedica una gran parte de su vida al cuidado de su padre, lo cual genera conflictos con la madre que fue la primera en maltratarla, mucho antes que el propio marido de la afectada.

Tabla 2. Porcentajes de las configuraciones vectoriales > 5% del PCE

Vector C

Podemos observar en los resultados de la Tabla 3 que destacan tres configuraciones por encima del resto aunque se diferencian poco de las de Soto. En todas ellas la notación de m es +, lo cual indica carga en el factor de la dependencia y de la oralidad, aquel que hace que los individuos se agarren a los objetos afectivos de forma dependiente y pasiva.

Tabla 3. Vector de Contacto. Porcentajes de las configuraciones vectoriales > 5%

Configuraciones

0 + carencia de interés por la búsqueda de nuevos objetos.

- + conflicto y rechazo de la pulsión de contacto, más frecuente en Soto. Tanto ésta como la anterior reacción corresponden a un tipo de personalidad pasivo dependiente.

+ + más frecuente en nuestro grupo, esta reacción se repite en el PCE y es indicativa de contacto disperso, doble o pluralista. El sujeto manifiesta la necesidad de vivir en contacto con dos o varios objetos, como es el caso de personas que oscilan entre homosexualidad y hetero sexualidad.

+ ± / ± + Reacciones tritendenciales más frecuentes en nuestro grupo. La primera indica ambivalencia o inseguridad en relación con el objeto antiguo, lo cual impulsa a buscar un objeto nuevo. Es característico del estado depresivo. La segunda, en cambio, indica apego al objeto antiguo y duda en la búsqueda de uno nuevo.

Vector P

Observamos en la Tabla 4 que las dos primeras reacciones son casi idénticas al grupo normal de Szondi y ligeramente inferior al de Soto.

Tabla 4. Vector Paroxismal. Porcentajes de las configuraciones vectoriales > 5%

+ - Signo de conformidad social y control emocional, formación reactiva contra - + (9%) y - 0 (19,2%), presentes en el PCE de nuestra muestra. En el trasfondo de la personalidad existen, pues, pulsiones agresivas, cainíticas, no elaboradas, ocultas por la máscara superficial del Dulce Abel (6 de los casos de nuestra muestra).

0 - Tendencia al ocultamiento de las emociones, especialmente las sexuales.

- - / ± - Porcentajes ligeramente más elevados en nuestro grupo y convergentes en el PCE. La primera reacción indica represión afectiva, con sensación de ansiedad y opresión. La segunda, frecuente en sujetos neuróticos, indica angustia de culpabilidad ante el dilema ético odio – reparación.

0 ± Finalmente, esta reacción, 7,2% más frecuente en nuestro grupo, expresa el dilema moral que en la clínica suele manifestarse con quejas histeroides.

Vector Sch

El vector del Yo es muy importante tanto desde el punto de vista teórico, psicoanalítico, como en patología clínica, ya que la esquizofrenia, enfermedad mental típicamente humana, afecta al yo. Con este vector Szondi introduce en su sistema las grandes cuestiones del ser y tener, y los procesos psicológicos de identificación, proyección, participación e introyección.

La tabla 5 muestra que el grupo de MM da la reacción – 0 un 25,7% más frecuente que en Soto, porcentaje que se invierte en la reacción - -, diferencias importantes que debemos interpretar.

Tabla 5. Vector del Yo. Porcentajes de las reacciones vectoriales > 5%

Configuraciones

- 0 Signo de represión. El yo aleja de la conciencia las representaciones indeseables (p0) y desvaloriza (k-) los objetos investidos primitivamente. Es decir, el yo niega cualquier expresión del deseo, la satisfacción del cual sólo se conseguirá a través del síntoma. Característico de la neurosis, este perfil es característico –entre otros problemas clínicos- de los individuos con trastornos sexuales, con sentimientos de inferioridad. Destaquemos el porcentaje elevadísimo del grupo de MM.

- + En esta reacción, que encontramos reforzada en el PCE de nuestro grupo (16,7%), k también es negativa, lo cual significa que el yo continúa vetando e inhibiendo el deseo que aquí tiende a manifestarse (p+). El sujeto tiene el sentimiento penoso de ver frenado su impulso y de ser anormal, menos dotado que los demás. Es un perfil que clínicamente también se encuentra en los casos de trastornos sexuales. Notemos, sin embargo, que no es raro que los sujetos fuertemente inhibidos se liberen alguna vez de golpe, brutalmente, rechazando las barreras que les constreñían anteriormente.

- - Es el perfil del yo adaptado, domesticado, que en la población normal de Soto aparece un 25,9% más frecuente. El yo inviste al Otro de omnipotencia (p-). El Otro es y tiene el Falo. Es el Otro quien desea. Yo no quiero nada de lo que el otro desea. El perfil k- p- es típico del hombre del montón (Alltagsmensch), falto de creatividad e iniciativa, “adaptado, mediocre, sin entusiasmo y sin ilusión, domado, trabajador rutinario, puntal del orden establecido” (Szondi). Destaquemos que nuestro grupo solamente da un 10,3% de reacciones de este tipo. Esto significa que un porcentaje elevado de MM no proyecta (p-) sus deseos y tendencias destructivas en el Otro. Se trata de personas hipoparanoicas que carecen del recurso defensivo de la proyección. Por tanto, son más vulnerables a los ataques del maltratador que busca y precisa sujetos que encajen o contengan sus proyecciones (Dutton, D.G. y Golant, S.K., 1977).

+ 0 Aunque el porcentaje es bajo, esta configuración se halla más frecuentemente (6,9%) en nuestro grupo de estudio que en Soto. Es signo de introyección total (egocentrismo), es decir, de la tendencia del yo a incorporar un ersatz, algo que substituya al objeto primitivo con todas sus virtudes. Clínicamente aparece en los trastornos narcisistas, en especial en los casos de perversión (fetichismo, exhibicionismo, sadomasoquismo, etc.).

Conclusiones. Perfil szondiano de la mujer maltratada

Resumiendo los resultados observados en las configuraciones vectoriales podemos sacar, provisionalmente en la tabla 6, el perfil szondiano de la mujer maltratada que presenta la siguiente estructura:

Tabla 7. Perfil de personalidad de la mujer maltratada

En este perfil observamos, en relación con el grupo normativo de Soto, aspectos coincidentes y aspectos diferenciales. Las coincidencias se dan en los factores h+, hy-, k-, y m+, que comentamos brevemente.

La tendencia h+ indica una búsqueda moderada de satisfacción erótica, deseo de unión y fusión. Es una reacción normativa mientras no sea acentuada (h+!), indicativa entonces de frustración sexual.

hy- es la reacción más frecuente en la población normal. Indica adhesión a los valores morales, pudor, conformismo, temor moderado del qué dirán. Funciona como barrera emocional en las personas que tienen dificultades para expresar sus afectos. Hipertensa (hy!) significa el miedo de expresar deseos por parte del individuo que reprime y se siente moralmente culpable.

k- es la tendencia a la negación, que se pone al servicio del principio de realidad. El yo dice no al placer inmediato, adaptándose a las exigencias de la realidad en detrimento de las del Ello. Exasperada (k-!) lleva al negativismo, al rechazo del mundo, de los demás y de la vida (reacción iconoclasta, nihilista y suicidaria, desarrollada al extremo en el enfermo catatónico).

m+ significa aferrarse, hacerse aceptar, buscar la seguridad. Puede considerarse una reacción normativa en el sentido de que el sujeto manifiesta en el factor m la necesidad primaria de algo que sea la base de su existencia. Este algo tiene que ver evidentemente con los primeros objetos investidos, en especial la madre y lo que ella representa, objeto básico, de apoyo. Objeto que es muy importante tener, porque contiene y sostiene. Acentuada (m+!) indica dependencia oral pasiva de un sujeto poco tolerante a las frustraciones. Ante el peligro de perder este objeto básico, puede que el sujeto -inseguro, frustrado, deprimido- sólo viva para mantenerlo a toda costa en detrimento de todos los demás objetos.

Los aspectos diferenciales de nuestro grupo de estudio se dan especialmente en el factor s del Vector Sexual y en el factor p del Vector del Yo. En el Vector Sexual, la suma de las configuraciones S + - y S + ± es de 57,7% contra 22,6% en Soto y 19,3% en Szondi, lo cual es característico, como vimos en el análisis de los resultados en el Vector S, de una personalidad pasiva, sumisa y en ciertos casos claramente masoquista. Nuestra conclusión apunta pues a que un número significativo de mujeres que han sido víctimas de maltrato en el transcurso de una relación afectiva estable presentan un patrón de personalidad caracterizado básicamente por el masoquismo. Este patrón se confirma a la vista de las reacciones del grupo de MM en el Vector del Yo y en el Vector de Contacto. En efecto, Soto Yárritu (1953, p. 235), a propósito del estudio de un caso clínico, señala que el síndrome primario del masoquismo viene dado de la siguiente manera: s-, d-, m+, k+, p+/0, es decir, pasividad, conservadurismo, dependencia, represión y negación. En el perfil de la MM de la tabla 6 aparecen precisamente 4 de estas 5 reacciones: s-, m+, k- , p0. En cuanto al factor d, la reacción 0 de nuestro grupo no está muy alejada del significado de d- (conservadurismo) ya que d0, al asociarse a m+, suele indicar que no existe tensión alguna en cuanto a la búsqueda de objeto.

Nuestra hipótesis, a la luz de estos resultados, es que este patrón de personalidad de la MM daría razón de la tendencia afectiva a elegir individuos violentos y agresivos. Se trata desde luego de un proceso inconsciente por el cual la mujer, que en su relación de pareja será maltratada con un porcentaje muy elevado de probabilidad, manifiesta una atracción por individuos sádicos, porque en ellos capta sus propias tendencias negadas (K-) y proyectadas (p-). En el PCE estas tendencias sádicas, negadas pero reales y activas, responsable en definitiva de una elección amorosa de consecuencias tan negativas, aparecen como posibilidad de existencia. El proceso psicológico, que debe analizarse en futuras investigaciones más detenidamente tanto teórica como empíricamente, se puede enunciar brevemente de la siguiente manera: el yo de la MM niega-proyecta unas tendencias que retornan del exterior en forma de atracción. Encontramos en un caso clínico de Szondi el argumento a favor de esta interpretación: La elección de su esposo perverso, sádico, está dirigida por el desplazamiento de esta figura existencial sádica escondida en su propio trasfondo psíquico. Ella escogió este sádico porque ella lleva en sí misma una figura existencial sádica asesina (citado por Legrand, 1979, p.183).

Epílogo a propósito del psicodiagnóstico szondiano

Nuestro trabajo de investigación, que continuamos actualmente y del que hemos dado un avance en este artículo, nos permite comprobar in vivo la complejidad de la psicología humana en materia de tropismos afectivos. El principio freudiano del continuo normal – patológico y del principio de cristal se nos manifiesta claramente en el diagnóstico szondiano. El quantum de elecciones personaliza dicho principio, mostrándonos como la estructura psíquica del ser humano es esencialmente incierta puesto que se constituye a partir de tendencias pulsionales, todas potencialmente mórbidas, presentes en cada uno de nosotros. Lo normal no es más que un equilibrio, una harmonía más o menos relativa e inestable entre distintas posibilidades patológicas. Del mismo modo, en sentido inverso, podemos decir que lo patológico se revela al quebrarse aquella harmonía.

Nuestra investigación, centrada en un grupo clínico de mujeres maltratadas, se ha propuesto descubrir el perfil medio de personalidad, característico de este grupo, sin negar por supuesto la individualidad existencial diferenciada, es decir, la probabilidad de que cada sujeto haya negociado su circunstancia vital de distinta forma, concretando una realidad única e irrepetible (perfil del grupo vs perfil individual).

La cuestión fundamental, en el contexto de nuestra investigación, ha sido la posibilidad de observar como una determinada problemática relacional –el maltrato en la relación de pareja- tiene que ver fundamentalmente con un peligro pulsional situado en el Vector S y con el Vector del Yo, que tiene el privilegio de elaborar las demás pulsiones, de una parte, mediante mecanismos de defensa, y de otra, produciendo la escisión pulsional según los procesos que conocemos: inflación (p+), introyección (k+), negación (k-) y proyección (p-).

Desde la óptica szondiana, la atracción y el rechazo, procesos fundamentales en la problemática conflictiva de la pareja en la que se produce maltrato, son obra del yo que asume e integra (k+), o rechaza y niega (k-). Como hemos constatado y comentado en el análisis de resultados, nuestra hipótesis es la siguiente:

El peligro pulsional de la MM es su alto grado de tendencia pasivomasoquista (S + -), que le mueve a rechazar en ella lo vital y el componente agresivo de su sexualidad. El yo que niega (k-) sería sin embargo el responsable final de la elección amorosa del compañero agresivo al escoger en el exterior aquello que niega e ignora en su interior.

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DZHOS VLADIMIR (MOLDOVA)

Evolution Humaine Post-Darwiniene Dans L’analyse Du Destin

c 1996-2000 Leo Berlips, JP Berlips & Jens Berlips, Slavick Shibayev